Les écoles anglophones du Yukon dans le Grand Nord canadien peinent à recruter

Selon le gouvernement du Yukon, il y a actuellement 19 postes d’enseignants qui n’ont pas été pourvus sur le territoire. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Alors que la rentrée scolaire a eu lieu lundi, l’Association des enseignants du Yukon accuse le territoire d’avoir pris du retard dans le recrutement des enseignants et des remplaçants.

De nombreux élèves ont repris le chemin de l‘école, mais tout n’est pas si rose, selon le président du syndicat des professeurs du Yukon, Ted Hupe.

Selon lui, le problème principal, c’est que le service des ressources humaines du ministère de l’Éducation est en manque de personnel. Il affirme que cela implique des retards dans l’embauche d’enseignants et un manque de remplaçants.

M. Hupe affirme qu’il y a actuellement 52 enseignants sur appel ou « remplaçants ». Ce nombre n’est pas inhabituel pour une première semaine d’école, mais il craint que le manque de capacité du ministère de l’Éducation n’entraîne une lenteur dans le traitement des demandes d’autres remplaçants potentiels.

« Notre système a besoin d’un nombre important de remplaçants qui soutiennent les enseignants et les écoles du Yukon. […] Parce que nous devons avoir ce système de secours. Vous ne pouvez pas laisser un bureau vacant, vous devez avoir un corps enseignant, un être humain devant ces élèves chaque jour. »

Ted Hupe, président de l’Association des enseignants du Yukon, pense que le manque de personnel au sein du ministère de l’Éducation entraîne une pénurie d’enseignants dans les salles de classe. (Laura Howells/CBC)

Le sous-ministre adjoint des Écoles et des Services de soutien aux étudiants du gouvernement du Yukon, Ryan Sikkes, précise qu’il y a 19 postes vacants d’enseignants sur le territoire, dont 9 à Whitehorse.

Les ministères de l’Éducation de tout le pays ont des problèmes similaires pour trouver des enseignants, ajoute-t-il

Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons spéculer en ce qui concerne l’effet de la COVID-19 et de l’économie. Il est donc très difficile de mettre le doigt sur la raison pour laquelle nous n’avons pas reçu autant de candidatures de personnes qualifiées.Ryan Sikkes, sous-ministre adjoint des Écoles et des Services de soutien aux étudiants

Alors que Ted Hupe, président de l’Association des enseignants du Yukon, soutient que le gouvernement n’a pas commencé à recruter de nouveaux enseignants avant le mois d’août, M. Sikkes assure que cela est faux et que le processus de recrutement a commencé, comme les autres années, en avril.

M. Sikkes note également que le gouvernement a 88 enseignants en disponibilité, et non 52 comme le prétend le syndicat.

Une réalité différente du côté francophone

La Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) ne semble pas avoir autant de problèmes que ses collègues des écoles anglophones. « On a quand même eu certains défis », précise Marc Champagne, le directeur général de la CSFY.

Les défis en question concernent deux postes : celui de professeur de mathématiques et de sciences et un poste de cinq semaines de professeur d’anglais, tous deux au Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile Mercier (CSSC Mercier).

Si le premier a finalement été comblé avant la rentrée, le deuxième devrait l’être officiellement vendredi, après quelques embûches. « On a embauché plus d’un candidat, qui par la suite ont réussi à trouver des contrats plus longs, donc ils se sont désistés. »

Le Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile Mercier (Vincent Bonnay/Radio-Canada)

Pour M. Champagne, le succès de la CSFY s’explique par plusieurs facteurs. Il cite notamment l’attractivité de la ville de Whitehorse, mais aussi la bonne réputation du CSFY et sa capacité à avoir une bonne rétention de son personnel.

Nous, en ce moment, on a juste des écoles à Whitehorse, qui est quand même une ville relativement grande pour le Nord, qui offre beaucoup de services. L’accès au logement est plus facile. Tandis que du côté anglophone, ils doivent quand même recruter pour plusieurs petites communautés qui sont assez rurales, assez isolées.

Il croit aussi que les écoles francophones ont travaillé sur leur recrutement très tôt et que, même si c’est aussi le cas pour les écoles anglophones, la quantité de postes à pourvoir peut rendre les choses plus compliquées.

Pour toutes les écoles, anglophones, francophones ou d’immersion, il reconnaît néanmoins qu’il y a eu un effet pandémie qui a fait qu’après que les choses ont été « gelées » en 2020, elles ont recommencé à bouger en 2021.

« Il y a des gens durant l’été qui ont décidé de déménager ou de prendre leur retraite, donc on se retrouve à ouvrir des postes très tard. »

Malgré tout, Marc Champagne affirme que les écoles de la CSFY ont connu une belle rentrée, plus facile que l’année dernière en raison d’un moins grand nombre d’incertitudes.

Avec des informations de Chris Windeyer et de Danielle d’Entremont

Radio-Canada

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