En huit mois dans le Grand Nord canadien, le Yukon perd 14 personnes à cause des opioïdes

Depuis 2016, 83 % des décès liés aux drogues illicites sur le territoire concernaient du fentanyl. (Darryl Dick/La Presse canadienne)
Quatorze personnes sont décédées à cause d’une surdose de drogues illicites depuis le 1er janvier, selon les derniers chiffres du Bureau du coroner du Yukon.

Le nombre de morts a même doublé depuis le dernier rapport du bureau publié en avril, précise un communiqué de presse de Heather Jones, la coroner en chef du territoire.

Les opioïdes concernent tous les décès, qu’il s’agisse de fentanyl ou de mélanges de cette drogue synthétique avec d’autres produits illicites ou de l’alcool.

« Le Yukon, comme la plupart des autres régions du Canada, a grandement souffert sous la pression de ce qu’on appelle la crise des opioïdes qui nous a atteints au printemps 2016. »Heather Jones, coroner en chef du Yukon

Depuis cette date, 47 Yukonnais sont décédés à la suite d’utilisation d’opioïdes illicites, dont 83 % concernaient du fentanyl.

Selon le communiqué, 10 autres personnes ont été victimes de surdoses pour des raisons autres que l’usage d’opioïdes entre le printemps 2016 et la fin août 2021.

En 2020, il y a eu une augmentation fulgurante du nombre de morts liées à des surdoses d’opioïdes, avec un total de 10 décès, dit Mme Jones.

À titre de comparaison, seuls quatre morts avaient fait l’objet d’une enquête en 2019.

La coroner en chef souligne que le nombre actuel de surdoses par opioïdes a augmenté de 40 % au Yukon par rapport au total enregistré en 2020, et l’année n’est pas finie.

Ces décès concernent aussi bien de « jeunes personnes à peine sorties de l’adolescence » que des septuagénaires.

« Des amis, des collègues, des membres de la famille, tous des êtres chers contribuant à toutes nos communautés du Yukon. De plus en plus de familles yukonnaises se retrouvent avec une réalité dévastatrice dans le sillage de ces vies perdues. C’est une douleur qui est maintenant proche de tant d’entre nous. »Heather Jones, coroner en chef du Yukon

La Dre Jones ajoute qu’il est important de continuer à prendre le temps d’écouter ce que ces décès disent.

Retard pour l’ouverture du site de consommation supervisé

Alors que la crise des opioïdes gagne du terrain, le premier site de consommation supervisé du territoire n’ouvrira pas mardi comme prévu, selon le gouvernement.

L’établissement à Whitehorse devrait finalement accueillir du public fin septembre.

Il offrira un environnement sûr et propre pour que l’utilisation de drogues soit faite sous la supervision d’employés sanitaires qualifiés.

Le premier site de consommation supervisée du Yukon devait ouvrir le 31 août, mais son ouverture est reportée au 31 septembre. (Danielle d’Entremont/CBC)

Les raisons évoquées pour cette ouverture tardive sont le retard pris par les rénovations effectuées dans le bâtiment, situé au 6189 de la 6e Avenue, et la formation des employés.

Cameron Grandy, le directeur des Services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, précise que l’établissement doit respecter les critères mis en place par Santé Canada et avoir assez d’employés formés en prévention des risques.

« La prévention des risques en matière de soutien à une personne pour qu’elle consomme de manière plus sûre. Il y a aussi la formation d’une personne capable d’aider quelqu’un à s’orienter vers d’autres services de santé et de services sociaux », dit-il.

Les employés devront également savoir utiliser la naloxone, un médicament qui renverse les effets d’une surdose d’opioïdes.

M. Grandy précise qu’une fois ouvert, le site de consommation supervisé pourra accueillir tous les Yukonnais « qui consomment des substances d’une manière qui n’était pas prévue à l’origine ».

Avec des informations de Chris MacIntyre

Radio-Canada

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