L’Observation du comportement des courants de l’océan Arctique pourrait modifier les prévisions relatives au changement climatique

Un iceberg dérive près du glacier Eqip Sermia pendant un temps anormalement chaud. (Sean Gallup/Getty Images)
Selon une récente étude, la « dérive transpolaire », un fort courant de surface peu connu dans l’océan Arctique, est plus instable que ce que les scientifiques pensaient auparavant. Ils croient que cette découverte pourrait avoir un impact sur les prévisions futures concernant les changements climatiques et l’augmentation des températures de surface dans le monde

« L’Arctique évolue à un rythme sans précédent et, ces dernières années, la région se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale », a déclaré Chris Wilson, océanographe et auteur principal de l’étude.

Cependant, ni les observations par satellite ni les projections des modèles climatiques ne résolvent la structure de la vitesse de l’océan à fine échelle, notent les scientifiques.

Pour mener à bien leurs recherches, l’équipe du Centre national d’océanographie (CNO) et de l’Institut Alfred Wegener (AWI) a donc utilisé une simulation à haute résolution de modèles d’océan et de glace, ainsi que des observations par satellite pour comparer le flux de deux ensembles de particules partant du même endroit.

« Cette étude revêt une importance particulière pour nos prévisions concernant de nouveaux aspects de l’Arctique, ainsi que du climat mondial. Elle nous donne également un aperçu crucial de la manière dont nous pouvons continuer à développer et à améliorer nos prévisions futures sur l’environnement arctique. »Chris Wilson, océanographe
Des implications plus larges que prévu

L’étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment a démontré qu’il y avait des différences entre le temps que les particules prenaient pour dériver à travers l’Arctique et la vitesse à laquelle elles se répandaient à partir de la dérive transpolaire.

« Les implications plus larges de cette découverte signifient que les modèles climatiques actuellement utilisés par les experts pourraient avoir une résolution trop faible pour garantir des projections fiables des changements futurs dans l’océan Arctique », indiquent les scientifiques.

La variabilité des courants de l’océan Arctique signifie que cette étude pourrait non seulement toucher les prévisions relatives à la température de l’océan et au dioxyde de carbone, mais aussi contribuer à améliorer la prévision des extrêmes climatiques à l’échelle mondiale.

« L’océan Arctique est d’une importance capitale pour le climat et l’écosystème de la planète. C’est une région qui connaît un changement climatique rapide, avec une diminution spectaculaire de la couverture de glace de mer au cours des dernières décennies », rappelle le document.

Les chercheurs ont également découvert que, certaines années, la configuration des courants océaniques change de telle sorte que la voie d’accès au plateau arctique de Sibérie orientale peut être déconnectée de l’océan Atlantique et du bassin eurasien de l’Arctique.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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