La frontière américaine sera réouverte, au grand bonheur des communautés en Alaska
Mercredi matin, alors que l’annonce se faisait attendre depuis plusieurs mois, les autorités américaines ont confirmé que, d’ici novembre, les Canadiens pourraient retourner chez leurs voisins du sud pour des voyages d’agrément, et ce, à condition d’être totalement vaccinés.
Si les modalités restent encore floues, la joie n’a pas tardé à se faire sentir de part et d’autre de la frontière, notamment entre l’Alaska et le Yukon.
Selon Andrew Cremata, le maire de la petite municipalité de Skagway, située à environ 2 heures de voiture de Whitehorse, c’est le grand soulagement à la suite de l’annonce de mercredi.
« Ma première réaction a été : enfin! Je suis surpris que cela ait pris tant de temps. »
Même s’il n’a pas encore pu avoir de réactions de beaucoup de ses concitoyens, il affirme que, généralement, la nouvelle a été très bien accueillie.
Michael Healy fait partie des personnes enthousiastes. C’est le copropriétaire du bar restaurant Skagway Brewing Co. Il ne cache pas que la nouvelle du retour des Canadiens ne pouvait pas mieux tomber.
À la Chambre de commerce de Skagway, la nouvelle fait aussi des heureux. Son directeur des services administratifs, Blaine Mero, pense que les commerçants vont pouvoir se changer un peu les idées en accueillant leurs voisins.
« Ils vont être tellement heureux de pouvoir parler à d’autres personnes que celles qui vivent ici. »
Cela fait du bien au moral
Pour Blaine Mero, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les deux pays, et surtout une annonce qui a de quoi « faire du bien au moral des deux communautés ».
Pourtant, avec la saison des croisières qui vient de se terminer, les commerçants et les habitants de Skagway ont eu de quoi reprendre du poil de la bête. Mais, Michael Healy avoue que, d’un point de vue financier, la saison n’a pas été aussi bonne qu’on l’espérait.
Lui-même a eu du mal à recruter des employés, et les rares personnes qui se sont rendues dans la communauté n’ont pas pu s’éterniser comme c’est habituellement le cas, après une saison qui débouche sur des poches bien remplies.
« Je pense que beaucoup de gens ont dû partir pour leur prochain emploi et n’ont pas eu le temps de se reposer comme ils l’auraient fait normalement. »
Il espère donc que Yukonnais et Britanno-Colombiens seront nombreux en novembre à passer les portes de son commerce.
À Haines aussi, l’excitation est palpable. Le maire, Douglas Olerud, explique pourtant qu’il n’attendait pas la bonne nouvelle avant la semaine prochaine.
Moins d’activités, mais beaucoup d’espoir
Même s’il reconnaît que, à Haines tout comme à Skagway, il y aura moins d’activités et de commerces ouverts cet hiver, il croit que cela ne freinera pas les Canadiens qui veulent venir sur place.
S’il s’attend à ce que les propriétaires de bateaux, de résidences secondaires et de chalets aient hâte de venir constater l’état de leurs propriétés, il espère que les gens viendront aussi pour profiter des lieux et se changer les idées.
Même espoir du côté de M. Cremata pour Skagway, qui compte aussi sur la météo plus clémente de sa ville pour donner envie aux Canadiens.
Quel que soit l’afflux à la frontière le jour de la réouverture officielle, tous les habitants vont réfléchir à ce qu’ils peuvent mettre sur pied pour accueillir leurs voisins, qui ne sont pas venus depuis 20 mois. Et le maire de Skagway a de grands espoirs.
« Je vais contacter notre département du tourisme pour voir si nous pouvons organiser une sorte d’événement spécial. Je ne sais pas exactement ce que nous pouvons faire ou comment nous pouvons le mettre en place, mais je pense que ce serait approprié. Au moins un signe de bienvenue, pour sûr. »