En Alaska, Skagway vise la mise en place d’un traversier électrique

Andrew Cremata, maire de Skagway, en Alaska, aimerait mettre en place un projet pilote pour tester la viabilité d’un traversier électrique ou hybride pour relier sa ville à Haines ou encore à Juneau.
L’avenir pour le maire de Skagway est sans nul doute vert, et il veut que sa ville se lance dans la recherche de solutions face aux changements climatiques. Le service de traversier qui relie la petite communauté d’environ 1000 habitants à d’autres villes de l’Alaska est un exemple.
« Nous avons deux choix : l’un qui concerne un traversier complètement électrique qui pourrait desservir Skagway et Haines uniquement pendant les mois d’été, ou bien un traversier électrique hybride qui relierait Skagway à Juneau au Canada et à Haines, toute l’année. »
Pour lui, la mise en place du projet a quelque chose d’urgent, puisqu’il vise surtout à améliorer le service actuel et à rendre Skagway un peu plus autonome.
« L’un des gros problèmes est que, pendant l’hiver, nous n’avons qu’un seul traversier par semaine. Et si ça se passe comme l’année dernière et l’année d’avant, il va autant être en panne qu’opérationnel, donc ça veut dire qu’on est coincés. »
Un projet à ses balbutiements
Si l’idée est claire, la source du financement l’est moins. Andrew Cremata affirme que tant que le projet de loi sur l’infrastructure qui vient d’être adopté par le Sénat américain n’a pas été ratifié par le Congrès, l’argent est coincé à Washington.
Il paraît quand même assez confiant sur l’issue du vote. Si celui-ci est favorable, il affirme que la Ville recevra plus d’argent parce qu’il s’agit de lancer un projet pilote, et non de faire une demande d’aide plus classique. Il cite un montant « potentiel » de 100 millions de dollars américains (126 M$ CA).
Après le financement, l’ingénierie : M. Cremata est en discussion avec des groupes de concepteurs et une entreprise texane qui fabrique des systèmes de propulsion électrique et hybride pour les navires.
La dernière phase se jouera au niveau local et consiste à soumettre l’idée à la population. De ce côté-ci, le maire n’est pas inquiet. « Nous n’avons entendu que des choses positives sur cette idée », assure-t-il.
Une deuxième chose est aussi sûre : la Ville a les capacités énergétiques de porter le projet, soutient M. Cremata. « Nous avons une quantité massive d’énergie renouvelable ici à Skagway, donc nous avons la puissance électrique pour le faire maintenant. Ce n’est pas un problème. »
Malgré les inconnues, le maire de Skagway pense que le projet pilote pourrait voir le jour d’ici 3 ans.
S’il est effectivement implémenté, Andrew Cremata espère que cela donnera des idées à d’autres au pays. « Nous avons bon espoir que cela pourra devenir un modèle pour le reste du système d’autoroutes maritimes. »
Il espère même que cela devienne la norme d’ici 15 à 20 ans dans son État.