Dans le Grand Nord canadien, les cygnes offrent un ballet aquatique avant leur migration automnale

Ces derniers jours, de nombreux cygnes étaient visibles sur le fleuve Yukon, près du centre-ville de Whitehorse, où ils font une pause avant de migrer vers le sud du pays. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)
À Whitehorse, les cygnes qui profitent des températures relativement clémentes près du centre-ville tentent de rassembler leurs dernières forces avant d’entamer leur migration jusqu’au sud de la Colombie-Britannique.

Sur le fleuve Yukon, les cygnes sont des dizaines à intriguer les passants, étonnés de voir que ces créatures majestueuses sont encore dans le Nord à cette époque de l’année.

Pourtant, comme leur migration se poursuit jusqu’à la mi-novembre, il n’y a rien d’anormal à pouvoir encore observer ces cygnes trompettes et siffleurs, qui viennent en partie du nord-ouest de l’Alaska.

En revanche, ce qui peut surprendre, c’est leur nombre, selon Cameron Eckert, le directeur du Yukon Bird Club, un organisme sans but lucratif qui regroupe des passionnés d’ornithologie.

« Ils sont relativement nombreux depuis la semaine dernière et surtout la fin de semaine passée. »Cameron Eckert, directeur du Yukon Bird Club

Syd Cannings, un biologiste du gouvernement fédéral qui fait partie du conseil d’administration du Yukon Bird Club, croit que la surprise vient du fait que les habitants peuvent observer les cygnes de près cette année.

« Les gens sont surpris de les voir s’arrêter près de Walmart. Cela n’arrive pas tous les ans », dit-il.

Selon les deux hommes, les cygnes profitent de la bonne météo des dernières semaines pour se nourrir aussi longtemps qu’ils le peuvent dans le fleuve afin d’engranger des forces pour parcourir près de 1500 km vers le sud.

Des niveaux d’eau en faveur des cygnes

Si les cygnes restent non loin du centre-ville, c’est parce que le niveau de l’eau, beaucoup plus bas ces derniers jours, le leur permet.

Le manque de profondeur leur permet d’attraper plus facilement les racines des plantes aquatiques qui constituent leur alimentation.

À Whitehorse, le niveau du fleuve Yukon étant bas, les cygnes en profitent pour attraper plus facilement une nourriture de choix : des racines de plantes aquatiques. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)

M. Eckert pense aussi que, dans les zones où les cygnes se rassemblent d’habitude durant cette période de l’année, comme au lac Marsh, l’eau est trop haute, ce qui les a poussés en aval du barrage.

La météo a aussi joué en leur faveur. « Une chose qui leur a donné un peu de répit, c’est qu’il y a eu une vague de froid il y a deux ou trois semaines, dit M. Eckert. Mais maintenant, nous avons une période de temps plus chaud : le littoral s’est à nouveau ouvert et la glace a fondu, alors les cygnes peuvent à nouveau se nourrir joyeusement dans ces eaux. »

Il ajoute que les cygnes s’envoleront vers le sud lorsque le « vrai froid » arrivera, même si certains pourraient rester prisonniers des glaces.

Lente modification dans les habitudes de migration

Si les cygnes semblent suivre leur migration habituelle, avec le réchauffement graduel des températures, les amateurs d’ornithologie commencent à observer de légères modifications dans le comportement d’autres espèces migratoires.

Syd Cannings évoque ainsi le merle d’Amérique. Même si les individus partent en général tous vers le sud, l’hiver dernier, certains sont restés aux alentours de Whitehorse toute la saison dans des températures qui ont atteint -40 degrés Celsius.

Les cygnes, et surtout les jeunes, reconnaissables à leurs plumes grises, doivent prendre des forces avant de se mettre en route pour le sud du pays. (Vincent Bonnay/Radio-Canada)
« Alors qu’avant, les -40 degrés Celsius pouvaient durer plusieurs jours d’affilée, aujourd’hui, c’est vraiment bref. Les merles sont donc capables de rester et ils en seront de plus en plus capables. »Syd Cannings, conseil d’administration de Yukon Bird Club

En plus des merles, il pense que certains rapaces nocturnes et picidés (dont le grand pic est un représentant) vont probablement commencer à rester dans le nord en plus grand nombre l’hiver.

Cameron Eckert rappelle cependant que, si certaines espèces commencent à arriver plus tôt au printemps et à partir plus tard à l’automne, le climat n’est pas le seul facteur en cause dans leur changement de comportement.

« Leur migration, et surtout leur migration d’automne, dépend d’une variété de facteurs : la température nocturne, mais aussi la luminosité et, dans une certaine mesure, l’approvisionnement en nourriture. »

Laureen Laboret, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *