Réactions positives au nouveau Cabinet canadien dans les territoires du Grand Nord

Le nouveau Cabinet du premier ministre Justin Trudeau. (Adrian Wyld/La Presse canadienne)
À la suite de l’assermentation du nouveau Cabinet paritaire de 38 ministres de Justin Trudeau, des voix dans les territoires du Grand Nord oscillent entre l’espoir et les attentes d’actions, idéalement avant la fin des 100 premiers jours au pouvoir de ce nouveau gouvernement.

« C’est un très bon Cabinet pour le Nord », s’enthousiasme Larry Bagnell, ancien député du Yukon. Il se réjouit notamment que Dan Vandal, ministre métis des Affaires du Nord, se voie confier l’Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor).

CanNor est « une agence extrêmement importante pour le Nord et notamment le Yukon », explique Isabelle Salesse, directrice générale de l’Association franco-yukonnaise.

« Le Yukon […] travaille régulièrement avec l’agence CanNor depuis des années, notamment sur notre campagne de recrutement bilingue […] qui se fait avec les deux autres territoires ». Le fait que Dan Vandal soit francophone est « probablement de bon augure », selon elle.

Aluki Kotierk, présidente de l’organisme Nunavut Tunngavik Incorporated, est heureuse que Dan Vandal ait gardé son portefeuille. « Nous avons déjà une relation avec lui, donc je pense que c’est vraiment utile ».

Elle explique que les changements, dont l’arrivée de Marc Miller comme ministre des Relations Couronne-Autochtones, semblent positifs au vu des relations de travail qui existent déjà. Larry Bagnell parle d’une très bonne nomination d’un « travailleur acharné très sensible aux besoins autochtones ».

Logement et santé mentale, des enjeux pour le Grand Nord

La question du logement reste primordiale. « [C’est] le problème numéro un », dit Larry Bagnell. « Le fait qu’il y ait un nouveau ministre du Logement est fantastique pour le Nord et pour le Yukon ». Il se réjouit qu’Ahmed Hussen ait visité deux fois le Yukon. « Il nous connaît bien ».

Le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, explique que la pression d’une population grandissante se fait sentir sur le logement, notamment à cause d’un manque de logements sociaux. « Nous devons encore identifier plus de variétés de logements », dit-il, car tout le monde ne peut pas acheter une maison à 700 000 $.

« Si nous avons une voix forte à Ottawa, nous pouvons apporter beaucoup de changements cruciaux, surtout lorsqu’il s’agit de certaines choses comme la politique sur l’Arctique. »Peter Johnston, grand chef, Conseil des Premières Nations du Yukon
Le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, croit que l’arrivée de nouveaux ministres pour certains dossiers est une bonne chose. (Alistair Maitland/Archives/Gouvernement du Yukon)

Pour Peter Johnston, le renouveau sur certains dossiers est bienvenu. Selon lui, l’attention de Carolyn Bennett était surtout consacrée aux quelque 60 Premières Nations qui travaillent à leur autonomie. Alors qu’au Yukon, 11 des 14 nations ont déjà avancé dans ce processus d’autonomisation.

« Nous avons encore […] un écart flagrant et un manque de mise en œuvre de nos accords », nuance-t-il. Il pense que l’arrivée de Marc Miller changera les choses. « Espérons qu’une partie de l’attention nous revienne ».

Concernant la réconciliation, Peter Johnston attend des actes et des initiatives, non seulement pour sensibiliser et éduquer, mais également pour que des changements s’appliquent à la GRC ou encore à l’Église.

Pour Larry Bagnell, le nouveau poste de ministre de la Santé mentale et des Dépendances, confié à Carolyn Bennett, est une bonne nouvelle pour le Nord. « Avoir une ministre rien que pour ça, c’est super », dit-il. Les questions de santé mentale sont, selon lui, « les causes profondes de beaucoup de problèmes dans le Nord et il faut s’en occuper ».

L’ancien député du Yukon, Larry Bagnell, croit qu’une ministre responsable de la Santé mentale et des Dépendances aidera le Nord. (Claudiane Samson/Archives/Radio-Canada)

Larry Bagnell espère que tous les ministres comprendront que les ententes sur « les revendications territoriales et l’autonomie gouvernementale s’appliquent à l’ensemble du gouvernement ». Il souhaite qu’ils soient sensibilisés à ces questions et comprennent leurs responsabilités.

« Chaque ministre, dont beaucoup n’ont peut-être pas d’expérience significative dans les affaires autochtones, doit se rendre compte que les accords sur les revendications territoriales et l’autonomie gouvernementale s’appliquent également à eux. »Larry Bagnell, ancien député du Yukon
Mélanie Joly regrettée par les francophones

Du côté des francophones, c’est le changement de poste de Mélanie Joly qui fait parler.

Linda Bussey, directrice générale de la Fédération franco-ténoise, se dit « un peu déçue d’avoir perdu Mélanie Joly comme ministre, mais [être] bien contente pour elle », qualifiant la nouvelle ministre des Affaires étrangères de « femme qui a travaillé très fort, qui a écouté et qui a participé ».

Un avis que partage Isabelle Salesse, car le travail de la ministre et sa connaissance du dossier de la Loi sur les langues officielles ne sont pas passés inaperçus. « Mélanie Joly a vraiment été une personne qui a fait que ce dossier-là a été mis sur la table et a été pris au sérieux », considère Isabelle Salesse.

« C’est une femme qui est très structurée […], bien informée et qui ne répond pas nécessairement toujours ce que les gens veulent entendre, mais elle est juste », selon Linda Bussey. Cette dernière espère qu’il y aura du mouvement sur la Loi sur les langues officielles dans les 100 premiers jours, comme promis pendant la campagne.

« J’ai bien hâte de voir si le gouvernement va vraiment respecter sa campagne de 100 jours. »Linda Bussey, directrice générale, Fédération franco-ténoise

Isabelle Salesse dit avoir « bon espoir » même s’il y a encore des inconnues concernant la Loi sur les langues officielles. « On espère que les éléments qu’on a mis de l’avant, suite au premier dépôt de la loi par Mélanie Joly, vont être intégrés dans ce nouveau projet de loi. »

L’Association franco-yukonnaise croit que l’arrivée de Mona Fortier comme présidente du Conseil du Trésor sera un atout pour le Nord. (Sean Kilpatrick/Archives/La Presse canadienne)

La directrice générale de l’Association franco-yukonnaise se réjouit de l’arrivée de Mona Fortier en tant que présidente du Conseil du Trésor. « On la voit comme un bel atout […] quelqu’un qui a toujours démontré son engagement envers les communautés en milieu minoritaire. »

« Dans nos demandes, par rapport à la modernisation de la Loi sur les langues officielles, on demande à ce que ce soit le Conseil du Trésor qui coordonne, et qui soit responsable de la pleine mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles. »Isabelle Salesse, directrice générale, Association franco-yukonnaise

Elle résume les trois enjeux prioritaires de sa fédération : « la modernisation de la Loi, l‘immigration francophone et les services à la petite enfance en français. »

La communauté francophone du Yukon sera « très attenti[ve] à ce qui s’en vient », promet-elle.

D’après les informations de Claudiane Samson et de Matisse Harvey

Radio-Canada

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