Cinq faits pour comprendre le rôle de la glace de mer

L’océan arctique vu du Groenland. (Mario Tama/Getty Images)
La communauté scientifique observe les changements climatiques en mesurant notamment l’étendue de la glace de mer. Cette étendue est la surface de glace qui recouvre l’océan Arctique durant une certaine période. La glace de mer joue un rôle crucial en réfléchissant la lumière du soleil vers l’espace, en régulant la température de l’océan et de l’air, en faisant circuler l’eau de l’océan et en maintenant les écosystèmes.

La NASA et le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), dans le Colorado, utilisent des satellites pour surveiller l’étendue de la glace de mer. Au cours des dernières décennies, l’étendue de la glace de mer arctique a fortement diminué tout au long de l’année, en particulier à la fin de l’été, lorsqu’elle atteint son minimum pour l’année.

1 – L’étendue de la glace de mer diminue

La glace de mer se forme pendant les mois froids de l’hiver, lorsque l’eau de mer gèle pour former d’énormes blocs de glace flottante, puis fond partiellement pendant les mois chauds de l’été. Un cycle qui se répète chaque année.

Depuis 1978, la NASA suit l’étendue minimale (généralement en septembre) et maximale (généralement en mars) de la glace de mer. Si les chiffres exacts de l’étendue peuvent varier d’une année à l’autre, la tendance générale est claire : l’Arctique perd de la glace de mer tout au long de l’année.

« Ces 15 dernières années, nous avons connu les 15 étendues minimales de glace de mer les plus faibles », a déclaré Rachel Tilling, spécialiste des glaces de mer à l’Université du Maryland. « Chaque année, nous perdons une zone dont la taille correspond à peu près à celle de la Virginie-Occidentale ».

Selon les données communiquées par l’agence fédérale américaine, l’étendue minimale de la glace de mer arctique diminue actuellement à un rythme de 13,1 % par décennie. Ce rythme est susceptible de s’accélérer en raison du réchauffement induit par les changements climatiques et l’effet albédo.

L’effet albédo décrit la capacité de la surface blanche de la glace à réfléchir la lumière solaire terrestre vers l’espace. En redirigeant l’énergie solaire vers l’océan, l’eau de mer sous la glace reste plus fraîche. Lorsque la glace de mer fond, l’eau liquide de couleur plus foncée reste exposée et absorbe la lumière du soleil. Cette eau plus chaude fait alors fondre de la glace supplémentaire, créant ainsi le cycle de rétroaction glace-albédo.

2 – La glace de mer aide à prévenir le réchauffement de l’atmosphère

La glace de mer agit comme une « couverture », séparant l’océan de l’atmosphère, selon M. Tilling. En plus d’empêcher la lumière du soleil d’entrer, la glace de mer piège la chaleur existante dans l’océan, l’empêchant de réchauffer l’air situé au-dessus.

Chaque année, une partie de la glace survit à la fonte estivale. Une fois l’hiver arrivé, une plus grande quantité d’eau gèle et la glace devient plus épaisse et plus solide. La glace de première année est plus fine et plus susceptible de fondre, de se fracturer ou même d’être emportée à l’extérieur de l’Arctique. Comme une plus grande quantité de glace fond chaque année, il y a moins de glace qui se reconstitue. Par conséquent, la glace de mer de l’Arctique est aussi jeune et mince qu’elle l’a jamais été, ce qui en fait une couverture moins efficace.

3 – La glace de mer affecte la faune arctique, marine et terrestre

Quand la glace de mer diminue, des animaux tels que les renards arctiques, les ours polaires et les phoques perdent leur habitat. Il y a également des effets sous la surface de la glace.

4 – La fonte de la glace de mer ne contribue pas beaucoup à l’élévation du niveau de la mer

Comme la glace de mer se forme à partir de l’eau de mer sur laquelle elle flotte, elle se comporte un peu comme un glaçon dans un verre d’eau. En revanche, la fonte de la glace terrestre, par exemple celle des calottes glaciaires du Groenland ou de l’Antarctique, contribue à l’élévation du niveau de la mer. En effet, lorsque la glace terrestre fond, elle libère l’eau qui était auparavant piégée sur la terre ferme et s’ajoute à l’eau des océans.

5 – Les satellites permettent aux scientifiques de surveiller la glace de mer

De l’aveu même des experts, l’océan Arctique est un endroit difficile à atteindre et à étudier. C’est pourquoi la NASA, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), l’Agence spatiale européenne et d’autres organismes se tournent vers le point d’observation de l’espace pour recueillir des données sur la région.

À ce titre, les chercheurs continuent d’étudier l’Arctique pour en savoir plus sur les conséquences locales et mondiales de la diminution de la glace de mer.

Avec les informations de la NASA

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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