Des scientifiques suédois observent les oiseaux migrateurs pour comprendre les impacts des changements climatiques
Dans la station de recherche d’Abisko, à l’extrême nord de la Suède, une équipe de scientifiques suit les routes hivernales des oiseaux migrateurs. Elle tente de récolter des indices pour mieux comprendre les conséquences des changements climatiques sur les espèces animales.
Keith Larson, un des chercheurs de la station, a déclaré à l’AFP que les premiers travaux révèlent déjà des impacts avec une arrivée plus tôt dans la saison en Suède des oiseaux migrateurs. « Ils arrivent plus tôt au printemps qu’ils ne l’ont jamais fait en 30 ans », a expliqué M. Larson.
Rappelons que le schéma traditionnel de la migration des oiseaux dans l’hémisphère nord est de voler vers le nord dès le printemps afin de se reproduire durant la saison estivale. Ils migrent ensuite à l’automne en direction des régions du sud pour passer l’hiver sous des climats plus chauds.
Pour mener à bien leurs recherches, les ornithologues ont mesuré le poids et l’envergure des ailes et ont enregistré l’âge et le sexe des oiseaux qu’ils ont capturés dans le cercle polaire arctique suédois. Ils ont aussi installé des anneaux aux pattes des animaux pour suivre leurs mouvements.
Ces dernières années, les experts ont en effet découvert que les oiseaux migrateurs transsahariens passent en moyenne de 50 à 60 jours de plus par an en Europe.
Dans une étude du 4 octobre dernier publiée dans la revue scientifique Global Change Biology, et reprise par l’hebdomadaire Courrier International, une équipe internationale a réussi à faire un lien entre ces comportements inédits et les bouleversements climatiques.
« Certaines espèces reviennent effectivement plus tôt en Europe, au printemps, c’est le cas du gobe-mouches par exemple qui arrive plus tôt que par le passé en Scandinavie, a expliqué au quotidien Ouest France Louis Sallé, chercheur en ornithologie à la Ligue pour la protection des oiseaux.
« Avec le réchauffement climatique, les feuilles des arbres apparaissent plus tôt et donc les insectes, comme les chenilles, qui constituent leur alimentation, aussi », a-t-il précisé.
Selon une autre récente étude, publiée cette fois dans la revue Science Advances, la hausse des températures pousse les animaux à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. En étudiant plus de 70 espèces d’oiseaux durant les quarante dernières années, les scientifiques ont remarqué des modifications corporelles comme une taille plus petite et des ailes plus longues.
Avec les informations de l’AFP et de Ouest France