Une nouvelle députée du Nunavut, dans le Grand Nord canadien, a prêté serment en anglais et en inuktitut

Lori Idlout
La députée néo-démocrate du Nunavut, Lori Idlout, sera assermentée en inuktitut, sa langue maternelle. (Marc Godbout/Radio-Canada)
Lori Idlout, la nouvelle députée néo-démocrate du Nunavut, a été assermentée en anglais et en inuktitut, sa langue maternelle.

La porte-parole du NPD (Nouveau Parti démocratique) en matière de relations entre la Couronne et les Autochtones a demandé aux Communes de lui permettre de prêter serment en langue inuit. Elle avait dit vouloir que les langues autochtones soient davantage entendues au Parlement.

Elle a affirmé que les services de traduction pour les députés qui s’expriment dans les langues autochtones, notamment l’inuktitut et le cri, devraient être aussi accessibles que l’anglais ou le français durant les débats à la Chambre des communes.

Mme Idlout avait avait informé souhaiter prêter serment dans sa langue maternelle, avec des éléments anglais interprétés en inuktitut, non seulement à titre symbolique, mais aussi pour que tous ses électeurs puissent la comprendre.

C’est « très important » que les personnes qui ne parlent que ces langues puissent comprendre ce que les députés disent sur les questions qui les concernent, avait-elle ajouté.

« Je veux prendre l’initiative et veiller à ce que les langues autochtones soient utilisées à la Chambre des communes », avait précisé Mme Idlout.

Mme Idlout avait également prévu porter un atigi traditionnel (parka) lors de sa cérémonie d’assermentation comprenant des chants de gorge inuit et éclairée par des lampes à l’huile de phoque.

« Je vais vraiment profiter de cette occasion pour montrer à tous l’importance de ma langue et de ma culture pour moi. Je porterai une tenue symbolique. Je ne porterai pas ce que les femmes portent au Parlement : des blazers », a-t-elle mentionné mercredi dernier.

Peu de députés se sont adressés à la Chambre des communes dans des langues autochtones. Depuis 2018, les Communes proposent d’interpréter et de traduire les discours prononcés dans une langue autochtone pour le compte rendu officiel. Cependant, les députés doivent donner un préavis pour qu’un interprète soit présent.

Mme Idlout a été élue députée du Nouveau Parti démocratique du Nunavut. Elle succède à Mumilaaq Qaqqaq, qui ne s’était pas représentée aux dernières élections fédérales. Mme Qaqqaq avait insisté sur ses difficultés en tant que femme inuk au Parlement, et dit avoir été victime de profilage racial de la part des services de sécurité.

Toutes les langues autochtones devraient être proposées, selon un député

Marc Dalton, le député conservateur de Pitt Meadows–Maple Ridge, qui est Métis, pense que tous les députés autochtones devraient avoir la possibilité de prêter serment dans leur langue. Il ajoute que la question devrait être discutée à la Chambre des communes.

Le député conservateur Marc Dalton, qui est Métis, croit que tous les députés autochtones devraient pouvoir prêter serment dans leur langue maternelle. (Louis Blouin/Radio-Canada)

La Chambre des communes dit pour sa part qu’elle s’adapterait aux députés dans la mesure du possible.

« Lorsqu’il n’est pas possible d’organiser l’interprétation, le député peut fournir une traduction de ses remarques », mentionne Heather Bradley, directrice des communications de la Chambre des communes.

Le Sénat, qui compte plusieurs membres des Premières Nations, n’a pas encore reçu de demande pour que la cérémonie de prestation de serment se déroule dans une langue autochtone.

En 2008, il avait accepté l’utilisation de l’inuktitut pendant les débats. Les sénateurs qui souhaitent s’exprimer dans cette langue doivent donner un préavis pour permettre l’interprétation simultanée.

En 2014, lors d’un débat marquant sa 30e année à la Chambre haute, l’ancien sénateur Charlie Watt, originaire du Nunavik, dans le nord du Québec, s’était exprimé en inuktitut.

D’après un texte de Marie Woolf de La Presse canadienne

Radio-Canada

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