L’eau d’Iqaluit, dans le Grand Nord canadien, toujours impropre à la consommation

Plus d’un mois après la découverte d’hydrocarbures dans l’approvisionnement en eau potable de la municipalité, les autorités d’Iqaluit rappellent aux résidents de ne pas consommer l’eau du robinet.
L’eau, disent les spécialistes, peut être utilisée pour la lessive, la vaisselle ou la douche, mais ne peut pas être bue ou utilisée pour la cuisson.
Le mois dernier, la source de la contamination a été établie comme étant le plus ancien des deux réservoirs de chloration de l’usine d’épuration.
En réunion d’urgence lundi soir, la firme d’ingénierie embauchée pour étudier et remédier aux failles du système d’approvisionnement a expliqué en détail les différentes mesures prises depuis le début de la crise pour en finir avec la contamination.

La décision de permettre à nouveau la consommation de l’eau du robinet revient au bureau du médecin hygiéniste en chef, en fonction d’une série de critères : la qualité des échantillons d’eau, un plan d’urgence, un plan de surveillance et de signalement, l’examen des résultats par un tiers et un plan de restauration.
Des mesures déjà en place
Ian Moran, ingénieur de conception de traitement d’eau à WSP Canada, a affirmé que le réservoir d’eau contaminé a vite été circonscrit, vidé et nettoyé après la confirmation de la présence d’hydrocarbures au lendemain de l’interdiction de consommation le 12 octobre dernier.
La source de cette contamination est sans l’ombre d’un doute, selon l’ingénieur, un réservoir souterrain de carburant installé tout près en 1962 pour fournir l’usine originale de traitement d’eau.
Selon l’étude de la firme d’ingénierie, le carburant s’est infiltré dans le système à partir de l’approvisionnement en eau brute, en amont de l’usine de traitement.

Le réservoir touché est hors service jusqu’à nouvel ordre, bien que les étapes pour mener à sa remise en ligne n’ont pas été expliquées par les experts.
Tout le système de distribution a par ailleurs été vidangé pendant toute une semaine peu de temps après la découverte.
Un système automatique de surveillance a été déployé à l’usine de traitement ainsi qu’à plusieurs endroits de distribution de façon à pouvoir détecter la présence d’hydrocarbures dans le système.
Depuis, les experts affirment que les niveaux d’hydrocarbures demeurent près de ou en deçà de 25 microgrammes par litre d’eau, soit bien moins que les valeurs de dépistage de contaminants dans l’eau potable prévues par Santé Canada.
Ces résultats ont par ailleurs été validés par un autre laboratoire, disent les responsables.
Prochaines étapes
Une évaluation environnementale du site est en cours et les travaux de restauration sont entamés.
Selon la présentation des autorités, il suffirait maintenant de créer un plan d’urgence pour déterminer les infrastructures essentielles et les risques qui leur sont associés.
Des mesures d’intervention doivent par ailleurs être élaborées si jamais survenait une nouvelle crise.
Aucun échéancier n’a été encore établi pour la levée de l’interdiction de consommation de l’eau municipale.
Avec les informations de CBC