P.J. Akeeagok est élu premier ministre du Nunavut dans le Grand Nord canadien

L’ancien président de l’Association inuit de Qikiqtani, P.J. Akeeagok, a été élu premier ministre du Nunavut par ses pairs. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Après avoir patienté pendant plus de trois semaines, les Nunavummiut connaissent maintenant l’identité de leur sixième premier ministre.

Il s’agit de Pauloosie Joseph (P.J.) Akeeagok, l’ancien président de l’Association inuit de Qikiqtani.

Les 22 députés élus lors de l’élection territoriale du 25 octobre se sont rassemblés, mercredi, à l’Assemblée législative du Nunavut pour constituer la 6e législature, un processus qui s’est échelonné sur environ 12 heures.

Les 22 députés récemment élus à l’Assemblée législative du Nunavut ont choisi le président, le premier ministre et le cabinet lors du Forum du leadership. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Le Forum du leadership a commencé avec l’élection du député de Gjoa Haven, Tony Akoak, comme président de l’Assemblée.

Les trois candidats au poste de premier ministre ont ensuite prononcé un discours et répondu aux questions des autres députés avant la tenue d’un vote secret qui a donné la victoire à P.J. Akeeagok.

Sixième premier ministre du Nunavut

Ce sera, pour lui, un premier mandat, mais aussi un premier saut en politique. Je suis vraiment honoré et reconnaissant de la confiance que m’ont accordée les résidents [de la circonscription] d’Iqaluit-Niaqunnguu et les députés, s’est-il réjoui.

P.J. Akeeagok, 37 ans, est né à Iqaluit et a grandi à Grise Fiord, la communauté la plus au nord du Nunavut, où il a habité jusqu’à l’âge de 17 ans.

Il a ensuite déménagé à Ottawa pour poursuivre ses études au collège Nunavut Sivuniksavut, un établissement postsecondaire qui accueille de jeunes Inuit. Avant de se lancer en politique, il a dirigé l’Association inuit de Qikiqtani, qui représente les Inuit de l’est du Nunavut, pendant sept ans.

Il devient le plus jeune premier ministre actuellement en poste au Canada, mais il arrive en deuxième position des plus jeunes premiers ministres du Nunavut. Paul Okalik avait 34 ans lorsqu’il a été élu en 1999.

J’ai hâte à ces quatre prochaines années, durant lesquelles nous aurons beaucoup à faire.P.J. Akeeagok, nouveau premier ministre du Nunavut

P.J. Akeeagok compte s’attaquer à plusieurs dossiers prioritaires au territoire. Il cite notamment la crise du logement, les soins aux aînés, les services en santé mentale et la prévention du suicide.

« Il est temps de changer ce gouvernement », a-t-il dit dans un discours prononcé avant la tenue du vote secret.

Il a aussi exprimé son soutien aux jeunes étudiants qui ont manifesté, mardi, à l’Assemblée législative, exhortant le gouvernement à prendre en main la crise des suicides.

« Je veux que chacun d’entre eux sache que je les ai entendus », a-t-il assuré, en ajoutant que la crise des suicides est alimentée par plusieurs défis, dont la crise du logement.

Outre P.J. Akeeagok, l’ancien premier ministre du Nunavut Joe Savikataaq et l’ancien ministre de la Santé Lorne Kusugak convoitaient aussi le poste de premier ministre.

Huit ministres choisis au sein du Cabinet

Parmi les 17 personnes en lice pour former le Cabinet, les députés ont choisi 8 ministres :

  • Adam Arreak Lighstone (député d’Iqaluit-Manirajak);
  • David Akeeagok (député de Quttiktuq);
  • Pamela Gross (députée de Cambridge Bay);
  • Lorne Kusugak (député de Rankin Inlet-Sud);
  • John Main (député d’Arviat Nord-Whale Cove);
  • David Joanasie (député de Baffin Sud);
  • Margaret Nakashuk (députée de Pangnirtung)
  • et Joanna Quassa (députée d’Aggu).

En raison de résultats serrés, il a fallu cinq votes secrets avant de savoir quel député obtiendrait le huitième poste. Le premier ministre sortant, Joe Savikataaq, n’est pas parvenu à obtenir un siège au conseil exécutif.

Les ministères seront attribués par le nouveau premier ministre dans les prochains jours.

Les députés ont choisi le premier ministre par vote secret. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Gouvernement de consensus

Comme le Nunavut fonctionne avec un gouvernement de consensus, tous les députés sont indépendants. Il n’y a donc ni alliances ni partis politiques.

Lors des élections, les électeurs de chaque circonscription votent pour leur député. Ces 22 députés désignent parmi eux, quelques semaines plus tard, un président de l’Assemblée, un premier ministre et des ministres lors d’un vote secret. Les députés restants deviennent une sorte d’opposition et doivent demander des comptes au gouvernement.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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