La Russie perdrait chaque année de 1 à 3 mètres de son littoral arctique en raison des changements climatiques, selon une étude

La crise climatique accélérait la désintégration annuelle des côtes arctiques, préviennent les scientifiques. Selon une récente étude, la Russie perdrait une partie de son littéral accélérant ainsi les processus naturels d’érosion.
Dans le document publié par l’Université d’État de Moscou (MGU), on apprend que la hausse des températures accélère l’érosion des côtes maritimes de la Russie. Pour le responsable de la recherche géoécologique Stanislav Ogorodov, une partie du littoral, d’une taille équivalente à celle du centre d’une grande métropole, s’effondre dans la mer chaque année.
À ce titre, M. Ogorodov a précisé dans les pages du quotidien institutionnel Rossiyskaya Gazeta que ce phénomène pourrait « catalyser de nouvelles catastrophes écologiques ». Un avis partagé par la communauté scientifique qui rappelle que l’Arctique se réchauffe déjà trois fois plus vite que le reste de la planète.
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont mis en place une base de données qui montre que les différentes régions de l’Arctique russe perdent du terrain à des vitesses variables pouvant atteindre de 5 à 7 mètres par an dans certaines régions.
Cette perte de terres côtières peut endommager les infrastructures humaines et constitue une menace majeure pour les écosystèmes locaux, disent les chercheurs. Dans un article en ligne, The Moscow Times précise que le littoral arctique de la Russie abrite des millions de barils de carburant et de produits chimiques depuis l’ère soviétique, « et ceux-ci pourraient se déverser dans l’océan s’ils étaient situés sur une partie instable du territoire. »
À ce titre, l’équipe de chercheurs du MGU conclu que les producteurs de pétrole et de gaz et les autorités régionales doivent surveiller de près leurs infrastructures les plus l’érosion et évaluer minutieusement la stabilité des sites situés le long des côtes
Les scientifiques soulèvent également une autre menace pour les infrastructures arctiques russes, celle de la fonte du pergélisol, le sol gelé en permanence qui couvre 65 % du territoire du pays.