Des morses par milliers découverts à l’extrême nord de la Russie

Les morses sont de gros mammifères pouvant atteindre une longueur de 2,50 mètres pour une masse qui dépasse la tonne. (John Thys/AFP/Getty Image)
Une équipe de scientifiques a réussi à localiser une colonie de plus de 3000 morses réfugiés dans une région isolée de la péninsule de Yamal en Russie. Une découverte d’autant plus cruciale que la survie de l’espèce est gravement menacée par la fonte des glaces et l’activité humaine.

Aleksander Sokolov, chercheur de l’Académie des Sciences russe a expliqué en entrevue à l’agence Reuter que cette observation qu’il a qualifiée de véritable « laboratoire à ciel ouvert »  était inédite puisque le groupe de morses, composé d’individus de tous les âges, compte à la fois des femelles et des mâles.

« Ce sont des animaux fascinants et vous vous retrouvez au milieu de milliers d’entre eux. »Aleksander Sokolov, chercheur de l'Académie des Sciences russe

Les chercheurs ont indiqué à l’agence de presse que les échoueries – endroit où les morses se rassemblent pour se reposer, se reproduire et socialiser – s’observent généralement sur de la banquise à la dérive ou sur des îlots de l’Arctique.

Ils rappellent d’ailleurs que plusieurs phénomènes combinés mettent en danger cet animal emblématique des régions nordiques, notamment la présence de plus en plus importante des navires, l’industrie pétrolière et gazière ainsi que les changements climatiques qui rétrécissent son habitat naturel.

À ce titre, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé le morse de l’Atlantique en 2016 comme « quasiment menacée ». L’organisme estime qu’il subsiste environ 12 500 individus sur la planète. L’espèce a également particulièrement souffert de la chasse commerciale qui a été interdite au milieu du siècle dernier.

La colonie de morses. (Gouvernement de la région autonome de Yamalo-Nenets/Reuters)
« La disparition des glaces due aux bouleversements climatiques rend l’épaisseur de la banquise plus fragile. Elle se forme plus tard pendant l’année. Autant d’éléments qui ont des conséquences graves sur la vie des morses. »Aleksander Sokolov, chercheur de l'Académie des Sciences russe

Notons que l’Arctique est considéré comme la région du globe la plus touchée par les changements climatiques. Une récente étude dévoilée en septembre dernier a montré que la banquise estivale a atteint sa deuxième superficie la plus faible jamais enregistrée.

La découverte de l’échourie vient apporter un peu d’espoir à la situation des morses même si de l’aveu des chercheurs il reste encore un travail de documentation à faire pour comprendre pourquoi les animaux ont décidé de venir s’établir en si grand nombre sur ce lieu situé sur les côtes de la mer de Kara.

Le travail des scientifiques consiste maintenant à prélever des échantillons d’ADN. Ils ont équipé plusieurs morses de balises satellites pour suivre leurs déplacements durant les prochains mois.

Avec les informations de Reuters

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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