Un harfang des neiges a-t-il élu domicile sur le campus de l’Université de Montréal?

Un harfang des neiges (Elaine Thompson/AP/La Presse canadienne)
L’Université de Montréal (UdeM) a annoncé en novembre dernier avoir aperçu un harfang des neiges sur le sommet du pavillon Roger-Gaudry au cœur de son campus. L’oiseau de proie originaire des régions arctiques peut parfois descendre au Sud à la recherche de nourriture.

Selon Guy Fitzgerald, clinicien enseignant à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM et fondateur de la Clinique des oiseaux de proie, la plupart des harfangs qui ont récemment été observés à Montréal et dans le sud du Québec sont de jeunes oiseaux nés en 2021 dans le Grand Nord.

« Ils sont en errance », a-t-il expliqué dans une entrevue publiée sur le site de l’Université. « Le harfang des neiges qui est venu sur le campus est probablement un juvénile, sans beaucoup d’expérience. »

Le clinicien enseignant a raconté que lorsque le harfang (appelé ukpik par les Inuit) se retrouve en ville, il arrive dans un nouvel habitat dont il n’a pas l’habitude puisqu’il n’y pas d’arbres dans les régions d’où il est originaire. Avec des perchoirs en hauteur comme avec les bâtiments, l’oiseau peut avoir une « bonne vision » sur l’ensemble du territoire, précise-t-il.

Il ajoute que le harfang des neiges n’est pas un oiseau qui cherche les habitats forestiers. Il préfère les grands espaces pour chasser ses proies. À ce titre, l’animal cherche des lieux dégagés comme sur le mont Royal où est justement situé le campus de l’Université de Montréal. Notons qu’il est également l’emblème aviaire du Québec.

Ces oiseaux nés dans la toundra n’ont pas beaucoup d’interactions avec les humains et ne connaissent pas les constructions urbaines. Quand ils arrivent en ville, ils découvrent de nouveaux endroits où se percher comme des toits de maison ou des voitures.Guy Fitzgerald, clinicien enseignant à la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM et fondateur de la Clinique des oiseaux de proie

Fitzgerald indique qu’il n’est pas rare d’apercevoir un harfang en ville. Il rappelle le spécimen qui s’était perché en 2017 sur une caméra du ministère des Transports à Québec. Les images de l’oiseau avaient alors fait le tour du monde.

Le clinicien enseignant rappelle que la tour du pavillon Roger-Gaudry, sur laquelle a été aperçue la femelle harfang, est devenue au fil du temps un site de reproduction pour des espèces de rapaces comme les faucons pèlerins. Il prévient toutefois qu’il n’y aura pas de cohabitation possible entre les différentes espèces.

« Les harfangs des neiges ne sont de passage dans le sud du Québec que pendant l’hiver. Ils retournent dans le Grand Nord pour se reproduire. Ce sont des oiseaux généralement solitaires », a-t-il conclu.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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