Des cadeaux de Noël qui mettent à l’honneur le talent d’artistes inuit
Des artistes inuit d’Iqaluit ont fait travailler leurs aiguilles, ces dernières semaines, pour finaliser leurs créations juste à temps pour Noël.
Originaire de Pangnirtung, Nadine Chislett se passionne depuis plusieurs années pour la fabrication de bijoux. Il lui faut toutefois bien plus que du fil et des perles pour assembler ses créations.
« Mes matériaux viennent du territoire », explique-t-elle. Dans l’atelier qu’elle a aménagé dans son appartement d’Iqaluit, des morceaux de bois de caribou et de défenses de morse attendent d’être sculptés et polis, avant d’être transformés en boucles d’oreilles de tailles diverses.
Elle raconte qu’une formation culturelle de quatre mois à Sisimiut, au Groenland, lui a donné la piqûre pour l’artisanat. « Tout est parti quand j’ai commencé à faire des boucles d’oreilles pour des membres de ma famille. Je me suis ensuite mise à les vendre à des amis sur Facebook, puis sur une page que j’ai créée en ligne. »
Aujourd’hui, sa passion lui permet de ralentir le rythme et de s’évader mentalement. « Je prends mon temps. Je m’assure que je me trouve dans un espace mental positif », mentionne-t-elle.
Lorsque le cœur lui en dit, il lui arrive de passer des heures dans son atelier, sans voir le temps filer. « Il m’est arrivé de travailler jusqu’à deux heures du matin parce que j’étais en plein dedans », dit-elle en riant.
Cette passion, qu’elle doit conjuguer à son emploi à temps plein, lui demande cependant beaucoup de temps. Elle doit compter entre deux et trois heures pour fabriquer une paire de boucles d’oreilles en peau de phoque. C’est pourquoi elle a choisi de restreindre à une vingtaine de paires son offre de boucles d’oreilles pour les fêtes de cette année.
Elle les a d’ailleurs presque toutes vendues à la foire d’artisanat d’Iqaluit, qui s’est tenue le 11 décembre à l’École secondaire Inuksuk.
Geela Nakashuk, une couturière d’Iqaluit, était aussi à l’événement pour y vendre des figurines de fourrure en forme de phoque, de corbeau et d’ookpik, un hibou arctique.
« Cela me rend heureuse de savoir que les gens les achètent pour des cadeaux, dit-elle. Ils me disent qu’ils aiment le fait que c’est fait à la main. »
Geela Nakashuk affirme que, durant la période des fêtes, elle a été bien occupée. Elle dit avoir été sollicitée par des clients d’un peu partout au pays. « J’ai reçu des messages de personnes qui cherchaient des cadeaux, explique-t-elle. J’ai quelques contacts à qui j’envoie des commandes, principalement dans l’Ouest canadien, comme en Colombie-Britannique. »
Malgré la forte demande, elle préfère ne pas accepter de commandes personnalisées pour se donner la liberté de confectionner ses créations à son rythme.