Dans le Grand Nord canadien, une résidente d’Iqaluit se lance dans l’enseignement en ligne de l’inuktitut

Miali Coley-Sudlovenick donne des cours d’inuktitut en ligne par le biais de son entreprise, Allurvik, et elle attire des clients de tous horizons. (Miali Coley-Sudlovenick)
Des cours en ligne d’inuktitut proposés par une habitante d’Iqaluit depuis mardi ont suscité un engouement dans toute l’Amérique du Nord.

« C’est en fait une langue très riche. Elle vous aide à vraiment comprendre la terre et à comprendre une perspective différente de la façon de traiter les autres et de la façon de vraiment être connectés », fait valoir Mme Coley-Sudlovenick, propriétaire d’Allurvik, une entreprise qui se consacre en partie à l’éducation et à l’inuktitut, un dialecte de la langue inuit.

Après avoir sondé l’intérêt des internautes, l’enseignante a reçu des réponses positives de personnes de divers horizons désireuses d’apprendre l’inuktitut.

Certaines ont un lien avec la culture inuit, d’autres souhaitent simplement apprendre une langue à laquelle elles n’ont jamais été exposées auparavant.

Mme Coley-Sudlovenick raconte à quel point l’inuktitut a nourri son enfance à Iqaluit. Sa mère, Elisapi D. Aningmiuq, a survécu à un pensionnat autochtone et a connu la dure réalité d’être grondée si elle parlait inuktitut, ce qui lui a fait perdre une partie de sa culture en tant qu’Inuk.

« Lorsque je suis née, l’une des choses dont elle voulait vraiment s’assurer, c’était que je parle l’inuktitut », ajoute Miali Coley-Sudlovenick.

J’ai beaucoup appris parce qu’elle insistait pour que nous parlions inuktitut à la maison, elle ne voulait pas que nous parlions anglais chez nous. C’était sa façon de s’assurer que nous apprenions l’inuktitut, car elle savait que l’anglais était partout.Miali Coley-Sudlovenick, enseignante d'inuktitut

Peu importent les aptitudes linguistiques de l’élève, même l’apprentissage de l’inuktitut de base permet de tisser un lien avec le Nunavut et de mieux le comprendre, observe l’enseignante.

Moment propice à l’enseignement en ligne

Mme Coley-Sudlovenick possède un diplôme en enseignement. Son expérience en salle de classe se déploie autant auprès d’élèves du primaire que d’un public adulte.

« Pour moi, c’était le bon moment de faire cela. Beaucoup de gens sont intéressés par l’apprentissage de la langue, beaucoup de gens veulent pouvoir y accéder d’une autre manière, par le biais de Zoom notamment », évoque-t-elle.

« C’est une façon pour moi d’entrer en contact avec les personnes qui souhaitent apprendre l’inuktitut. »

L’enseignante propose désormais deux cours de langue les mardis et mercredis après-midi, dont l’un est spécifiquement destiné aux Inuit.

Elle souhaite que ses classes demeurent relativement restreintes. Les étudiants s’entendront bien s’ils peuvent apprendre à se connaître dans une classe en ligne, souligne-t-elle.

« C’est déjà assez difficile d’essayer de créer une communauté en ligne, alors j’essaie vraiment de cultiver un espace où ils pourront faire plus de tentatives pour parler et vraiment utiliser l’espace pour l’inuktitut », conclut-elle.

D’après les informations de CBC News

Radio-Canada

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