Dans le Grand Nord canadien, un avis de faire bouillir l’eau entre en vigueur à Iqaluit

Un avis de faire bouillir l’eau est en vigueur à Iqaluit depuis mercredi après-midi. (Dustin Patar/La Presse canadienne)
Le ministère de la Santé du Nunavut a publié un avis de faire bouillir l’eau à Iqaluit, mercredi après-midi, après que la Ville a annoncé qu’elle mettait en place un système de dérivation à réservoirs multiples pour répondre à la « contamination potentielle aux hydrocarbures ».

« Cette dérivation est un tuyau qui permet à l’eau brute du lac Géraldine d’éviter tout contact avec les réservoirs en béton de l’usine de traitement de l’eau », indique la Municipalité dans un communiqué de presse.

Elle explique que l’eau brute du lac Géraldine, le réservoir d’approvisionnement d’eau d’Iqaluit, est filtrée et traitée aux rayons UV ainsi qu’au chlore, mais qu’elle ne sera pas soumise à la filtration habituelle prévue dans le système de traitement de l’eau.

Les quelque 8000 habitants d’Iqaluit doivent donc faire bouillir l’eau du robinet pendant une minute avant de la consommer ou d’en faire usage pour cuisiner ou se brosser les dents.

« Les résidents peuvent ressentir des odeurs, des goûts et remarquer une légère décoloration ou des sédiments dans l’eau du robinet », précise dans un communiqué le gouvernement du Nunavut.

Le médecin hygiéniste en chef du territoire, Michael Patterson, affirme qu’il n’est pas nécessaire pour le moment de mettre en place un avis de non-consommation de l’eau. « Si on ne sent pas d’odeurs d’hydrocarbures [dans l’eau] alors il est sécuritaire de la boire », assure-t-il.

De l’eau de la rivière Sylvia Grinnell est distribuée aux résidents d’Iqaluit au «Qammaq», le foyer pour aînés de la capitale territoriale. (Steve Silva/CBC)

Pour qu’un tel avis soit instauré, dit-il, il faut que la quantité d’hydrocarbures dépasse le seuil minimal établi par Santé Canada et que des signes de contamination soient visibles à l’œil nu dans le système de traitement de l’eau.

La Ville d’Iqaluit soupçonne qu’une brèche dans l’usine de traitement de l’eau soit à l’origine de la récente contamination aux hydrocarbures et d’une « nouvelle petite contamination » qui s’est produite mercredi matin, soutient-elle.

La santé publique du Nunavut ignore encore, hors de tout doute, quelle est la source des contaminations. « Il y a plusieurs explications possibles, mais il n’y a pas de certitude », mentionne le Dr Patterson.

Vendredi soir, des résidents d’Iqaluit se sont rués vers la rivière Sylvia Grinnell pour y puiser de l’eau après que des messages circulant sur les réseaux sociaux eurent constaté une odeur de carburant dans l’eau de la ville. (Dustin Patar/La Presse canadienne)

Entre-temps, elle affirme continuer de rincer le système pour éliminer les hydrocarbures potentiels et réparer les réservoirs de l’usine de traitement de l’eau pendant la mise en marche de son système de dérivation à réservoirs multiples.

Lundi, la Ville a mis à disposition des résidents un lieu de collecte d’eau à la résidence pour aînés Elders Qammaq. Puisque l’eau distribuée provient de la rivière Sylvia Grinnell, elle doit être bouillie avant d’être consommée.

Cette situation a des airs de déjà-vu pour les habitants d’Iqaluit qui ont été privés d’eau potable pendant près de deux mois.

Vendredi, des résidents se sont plaints sur les réseaux sociaux de nouvelles odeurs de carburant dans l’eau du robinet. Le maire d’Iqaluit, Kenny Bell, indique que la Ville a reçu 116 appels téléphoniques, du 12 au 17 janvier, pour signaler des odeurs d’hydrocarbures.

Avec les informations de Jackie McKay

Matisse Harvey, Radio-Canada

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