Flambée de surdoses mortelles d’opioïdes au Yukon dans le Grand Nord canadien

Les veillées à la chandelle se succèdent dans la capitale yukonnaise, comme dans les collectivités, à la suite d’une série de surdoses d’opioïdes, confirmées ou possibles, au territoire, depuis le Nouvel An.
Le bureau de la coroner a confirmé, mercredi, quatre décès par surdose de drogues illicites au cours de la première semaine de janvier dont trois sont attribuables au fentanyl.
Le bureau fait par ailleurs enquête sur trois autres décès entre les 15 et 19 janvier qui pourraient également être dus à des surdoses. Des tests toxicologiques sont attendus.
Une veillée devant le refuge
Mercredi, des dizaines de personnes se sont rassemblées sur l’heure du midi devant le refuge d’urgence pour commémorer les plus récents décès qui font encore l’objet d’une enquête. Une autre veillée aux flambeaux a été tenue dans le village d’Old Crow en soirée.
L’organisatrice, Darlene Jim, souhaitait permettre à tous ceux qui sont touchés par ces plus récents décès de se tenir près les uns des autres. Deux de ces morts seraient survenues, selon les participants, devant le refuge très tôt lundi matin.

L’événement survient après un autre rassemblement, samedi, mais auquel Darlene Jim affirme ne pas avoir vu ceux et celles qui vivent de près la crise actuelle qui touche de nombreux jeunes gens, dit-elle.
Des avertissements des différents gouvernements
Sur les réseaux sociaux, les Premières Nations Vuntut Gwichin, Ta’an Kwäch’än et Kwanlin Dün, entre autres, ont publié, le même jour, des messages de condoléances et des avertissements.
« Assurez-vous que les membres de votre famille et vos amis savent que les drogues de rue peuvent contenir du fentanyl ou des benzodiazépine », peut-on lire sur la page Facebook de la Première Nation Kwanlin Dün.

« Nous demandons à tous de se soulever et de prendre une position ferme devant ces criminels qui apportent ces drogues au territoire pour profiter des gens vulnérables », affirme à son tour, sur les réseaux sociaux, la chef Amanda Leas du Conseil des Ta’an Kwäch’än.
Dans un communiqué commun du ministère de la Santé et des Affaires sociales, du bureau de la coroner et de celui de la médecin hygiéniste en chef par intérim, on peut lire que « l’approvisionnement en drogues au Yukon est de plus en plus dangereux et les risques accentués par les benzodiazépines utilisés en même temps que les opioïdes ».
La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Tracy Anne McPhee, a affirmé plus tôt cette semaine avoir l’intention de décréter un état d’urgence sur l’usage des substances. La déclaration, a-t-elle expliqué, permettrait d’augmenter les services en santé mentale et en dépendances, ainsi qu’un service de tests de dépistage d’opioïdes, par exemple, dans l’ensemble du territoire.
Avec les informations d’Anna Desmarais