Le ski de fond yukonnais dans le Grand Nord canadien a les yeux rivés sur Pékin

Alain Masson (au centre) est l’entraîneur de l’équipe de ski de fond du Yukon depuis 1995. (Vincent Bonnay / Radio-Canada)

Alors que la Yukonnaise Dahria Beatty s’élance sur les pistes de Pékin, le club de ski de fond de sa ville natale, Whitehorse, a les yeux rivés sur sa championne, la dernière représentante en date des qualités de la formation.

Si Beatty est la seule yukonnaise dans sa spécialité à Pékin, elle a été précédée aux Jeux olympiques par d’autres fondeurs du territoire. À Pyeongchang, en 2018, elle était même accompagnée d’Emily Nishikawa et de Knute Johnsgaard.

Comme la plupart des jeunes athlètes du club de ski de fond de Whitehorse, tous ont un point commun, soit leur entraîneur Alain Masson qui a pris les rênes de l’équipe en 1995.

Il a donc entraîné Beatty de ses 10 à 18 ans, avant qu’elle se rende au camp d’entraînement de Canmore en Alberta. En presque trois décennies, il a vu passer de nombreux jeunes, mais parfois, le talent et le potentiel se repèrent de loin comme pour Dahria. « On le savait très très tôt », se remémore Alain Masson.

La fondeuse Dahria Beatty à l’épreuve du relais aux Jeux olympiques de Pyeongchang. (Quinn Rooney / Getty Images)

« Elle réussissait à accomplir des performances qui étaient très marquantes pour quelqu’un de son âge. Déjà, à l’âge de 10 ans, elle pouvait être compétitive avec les meilleurs athlètes qui avaient jusqu’à 14 ans. Elle était bien en avance », se souvient l’entraîneur.

« C’est important d’avoir des athlètes au niveau le plus élevé pour démontrer aux jeunes athlètes dans le programme que c’est possible, si on le désire et qu’on veut faire tout ce travail. »

Voir son nom aux Jeux olympiques est forcément une fierté pour beaucoup d’autant plus que la championne n’oublie pas d’où elle vient. Et elle joue très bien son rôle d’ambassadrice.

« Elle revient régulièrement l’été, ou encore à Noël », confie Alain Masson.

« Elle ne s’était pas qualifiée durant la Coupe du monde, donc elle savait qu’elle devait bien performer aux sélections qui ont eu lieu après le temps des fêtes », raconte-t-il.

C’est donc sur ses terres, à Whitehorse, qu’elle a choisi de parfaire son entraînement. Un choix qui a porté ses fruits puisqu’elle a pu se rendre en Chine.

Isidore Champagne, un jeune fondeur yukonnais, est très enthousiaste à l’idée de voir Dahria Beatty sur l’une des plus grandes scènes mondiales de sa discipline. « Je l’ai déjà rencontrée et lui ai parlé bien sûr, alors qu’elle est aux Jeux, c’est assez incroyable », dit-il.

Pour lui, la présence de la Yukonnaise aux Jeux olympiques « témoigne de toutes les opportunités que nous avons [au Yukon], de la qualité des pistes de ski, de la qualité de nos entraîneurs et de celle de notre programme de ski. »

Une culture de ski de fond

Comment expliquer que le Yukon, un territoire bien moins peuplé que les réservoirs à champions que sont la Colombie-Britannique et l’Alberta, puisse envoyer tant d’athlètes aux Jeux olympiques depuis le début des années 1990?

Avant d’entraîner plusieurs générations de jeunes athlètes, Alain Masson a lui-même participé à plusieurs Jeux olympiques. (Vincent Bonnay / Radio-Canada)

« Le Yukon a été très chanceux d’avoir eu un bon soutien depuis les années 1970, du soutien financier, de bons entraîneurs, de bons programmes soutenus par la communauté », avance Alain Masson.

Certains répondraient qu’au cœur du succès, il y a aussi l’entraîneur lui-même.

« C’est sûr que cela aide d’avoir quelqu’un qui est là pendant beaucoup d’années, en ayant la chance de faire beaucoup d’erreurs, mais aussi beaucoup de bonnes choses et en gagnant de l’expérience », répond-il humblement.

Faut pas juste avoir un rêve de s’y rendre, mais il faut travailler énormément pendant de nombreuses années.Alain Masson, entraîneur

Il faut dire qu’il sait ce que ça prend. Alain Masson a participé aux Jeux olympiques de Los Angeles, en cyclisme, puis aux Jeux de Calgary et d’Albertville en ski de fond.

« C’est probablement un peu plus facile pour moi de comprendre ce qui est nécessaire pour les athlètes puisque j’ai pu le vivre comme athlète et comme entraîneur. Et toujours leur rappeler ce que cela prend pour se rendre à ce niveau. Ça prend énormément d’efforts, de persévérance, de passion et de confiance en soi, conclut-il.

Avec des informations de Sissi de Flaviis

Radio-Canada

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