Le spleen des changements climatiques dans l’Arctique, entre l’art et la science

Un iceberg du Groenland pris en photo en 2016. (Jean Gaumy/Magnum Photos)
Et si l’art permettait de transmettre des messages que la science peine parfois à communiquer au public? C’est le pari qu’a fait une équipe de chercheurs franco-québécoise qui observe depuis bon nombre d’années les répercussions des changements climatiques dans l’Arctique.

« On voit vraiment l’impact de la fonte de ces glaciers-là, qui est de plus en plus massive. On voit l’impact sur les animaux et on a un peu les blues », confie Réjean Tremblay, professeur d’écophysiologie et d’aquaculture à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

Ce sentiment a donné son nom à l’exposition Arctic Blues, où sont rassemblées des œuvres d’artistes français et québécois qui témoignent à leur façon de ce qui se passe dans un des milieux les plus touchés par les changements climatiques.

Vue de l’intérieur d’un iceberg à Svalbard, en Norvège, en septembre 2013. (Jean Gaumy/Magnum Photos)

De concert avec le laboratoire BeBEST, qui se concentre sur l’étude des écosystèmes marins, une équipe de l’Institut des sciences de la mer de l’ISMER-UQAR se rend année après année au nord du Groenland, dans le secteur du Haut-Arctique. Réjean Tremblay, qui dirige ce laboratoire, fait ainsi partie de ceux qui observent directement les répercussions des changements climatiques sur la vie animale.

Depuis 2013, le laboratoire BeBEST développe un volet artistique parallèlement à la recherche scientifique en ouvrant ses diverses missions sur le terrain à des artistes volontaires.

À bord de l’Amundsen, l’équipe de l’ISMER procède à la récolte de sédiments marins. (Jean-Carlos Montero-Serrano/archives)

Pour M. Tremblay, la contribution des artistes permet au public de s’imprégner et d’être davantage sensibilisé à ces bouleversements observés dans le Nord, au-delà « des choses un peu abstraites » comme « des valeurs, des écarts types et des moyennes » avec lesquelles jonglent les chercheurs.

On est plutôt des gens cartésien. On n’a peut-être pas nécessairement la bonne façon de présenter les choses au public pour les toucher ou pour les émouvoir.Réjean Tremblay, directeur scientifique de BeBEST et professeur à l’UQAR
Photo prise à Daneborg, au Groenland, dans le cadre de la mission Bebest, août 2014. (Jean Gaumy/Magnum Photos)

Au fil des ans, lors de missions qui pouvaient durer jusqu’à trois semaines, les artistes ont pu participer directement aux tâches de l’équipe sur le terrain et se sont par le fait même inspirées du travail accompli ainsi que par les paysages grandioses de l’Arctique.

Tout le travail de ces artistes a ainsi été regroupé et fait maintenant l’objet d’une exposition menée par Emmanuelle Hascoët, en France.

Après Brest et Rennes, l’équipe de BeBest travaille fort à faire migrer l’exposition Arctic Blues au Québec, autant dans la métropole que dans un des hauts lieux de la recherche en océanographie, soit à Rimouski.

Un article de Laurence Gallant avec la collaboration d’Éric Barrette

Radio-Canada

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