Les épaulards apprennent à leurs congénères à se nourrir des poissons pris dans les filets de pêche
On sait les orques (ou épaulards) très intelligentes avec des capacités d’adaptation hors du commun. Certains d’entre eux auraient même trouvé un moyen de se nourrir sans avoir à chasser leurs proies. Une étude révèle qu’un groupe de cétacés mangent les poissons qui se trouvent dans les filets de pêche.
La pêche peut créer de nombreuses possibilités de nourritures pour les grands prédateurs marins. Mais l’observation de nouveaux comportements animaux liée à l’accessibilité d’aliments rejetés à la mer ou capturés directement dans les filets est encore mal comprise par la communauté scientifique.
Dans l’étude publiée dans la revue Biology Letters, les chercheurs de l’Université Deakin, en Australie, expliquent avoir suivi durant 16 ans, de 2003 à 2018, deux types de populations d’épaulards vivants au large des îles Crozet, un archipel du sud de l’océan Indien proche de l’Antarctique. Leur objectif : étudier avec précision le temps qu’il faut pour que ces orques – dites « régulières » et « Type-D » – apprennent à se nourrir de poissons déjà capturés par les pêcheurs.
Dans un article en ligne de CTV, on apprend que la présence humaine favorise parfois de nouvelles habitudes alimentaires pour les espèces animales sauvages qui « volent » de la nourriture dans des pièges ou des filets de pêche. Un phénomène baptisé par les experts de « comportement de déprédation ».
Selon l’étude, le phénomène peut même se transmettre chez les orques d’un individu à l’autre. Les observations des chercheurs ont d’ailleurs constaté que le nombre d’orques subantarctiques participant à la « déprédation » augmentait au fil des années. Des recherches antérieures menées à la fois par des pêcheurs et des scientifiques ont indiqué que les raids des mammifères sur les pêcheries étaient en augmentation.
De plus, l’étude indique que des épaulards adultes qui n’avaient été observés auparavant qu’en train de manger des phoques et des manchots, ont également ajusté leur comportement. Comme les épaulards arborent des motifs de couleurs uniques, l’équipe a pu identifier les individus pour voir si de nouveaux cétacés étaient arrivés dans la région.
D’après les experts, il semble que les orques qui ont déjà appris à se nourrir des poissons de la pêche humaine influencent d’autres membres de la population locale à se comporter de la même manière.