Dans le Grand Nord canadien, la situation en Ukraine inquiète

Natalya Spassova avec sa fille Kamila, à gauche, et sa nièce Karina, qui vit en Ukraine. Elle espère faire venir au Canada des membres de sa famille qui vivent là-bas. (Natalya Spassova)
Aux Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, des proches de personnes qui vivent en Ukraine sont inquiets et suivent avec angoisse les informations au sujet de l’invasion russe.

« Je peux dire que c’est le pire jour de ma vie », soutient Andrew Panshyn, un pharmacien qui vit à Fort Simpson, aux Territoires du Nord-Ouest. Jeudi, il a prévu de fermer son magasin tôt pour pouvoir rentrer chez lui se reposer.

Il a passé une bonne partie de la nuit de mercredi à jeudi, la semaine dernière, à parler au téléphone avec ses proches. « Mon père est à Kiev, les parents de ma femme également, tous mes amis vivent à Kiev, je suis dévasté! »

La Russie a lancé une attaque de grande envergure contre l’Ukraine. Des villes et des bases militaires ont été ciblées par des frappes aériennes ou des bombardements.

Le gouvernement ukrainien a déclaré que des chars et des troupes russes avaient franchi la frontière et a accusé Moscou de déclencher une « guerre totale ».

Natalya Spassova est aussi en contact avec ses proches restés en Ukraine par les médias sociaux. Elle s’inquiète toutefois de ne plus pouvoir communiquer avec eux si leur accès à Internet est coupé.

« Tout le monde espérait que Poutine n’ordonnerait pas à son armée de traverser la frontière. Mais cela s’est produit », explique-t-elle depuis sa maison à Whitehorse.

Natalya Spassova affirme que l’invasion russe est particulièrement effrayante pour sa mère, Zinaida Sarukhanyan, vue ici lors d’une visite au Yukon avec sa nièce et sa fille. (Natalya Spassova)

Natalya Spassova a grandi en Ukraine avant de s’installer au Canada en 2003. Elle a toujours de la famille, dont sa mère, dans la ville portuaire d’Odessa, dans le sud du pays.

« C’est vraiment effrayant, surtout pour ma mère. Elle a 85 ans, elle a vécu la Seconde Guerre mondiale. C’est une enfant de la guerre, elle est très âgée, et c’est sûr que cela fait remonter des souvenirs. »

Andrew Panshyn a aussi grandi en Ukraine et a immigré au Canada en 2011. Il s’inquiète pour son père.

« Il n’est pas en très bonne santé, et nous avons tenté de le consoler et de trouver une solution pour la suite. »

Condamnation du gouvernement yukonnais

Le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, a qualifié les événements de « profondément dérangeants ».

« L’invasion russe de l’Ukraine est totalement injustifiée et c’est une violation flagrante du droit international », a-t-il dit en ouverture de la conférence hebdomadaire sur la situation sanitaire au territoire.

S’exprimant au nom du gouvernement, il affirme « condamner l’agression russe » et être « solidaire du peuple ukrainien en ces temps extrêmement difficiles ».

Le premier ministre du Yukon, Sandy Silver, a condamné l’invasion russe en Ukraine. (Jackie Hong/CBC)

Sandy Silver a également souligné la récente décision de son gouvernement de faciliter l’accès au Programme des candidats du Yukon. Cela permet aux entreprises locales d’embaucher des travailleurs étrangers pour pourvoir des postes vacants. Il a laissé entendre qu’il pourrait être plus facile pour les Ukrainiens de venir au Yukon dès maintenant.

Ottawa accélère également les demandes d’immigration des Ukrainiens qui tentent de fuir le conflit dans leur pays, a annoncé le ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser.

Natalya Spassova et Andrew Panshyn espèrent tous deux faire venir certains de leurs proches au Canada.

« Je ne sais pas comment, j’essaie de comprendre, de trouver plus d’informations à ce sujet », dit Andrew Panshyn.

Pour sa part, Natalya Spassova est particulièrement inquiète que son demi-frère de 29 ans et son neveu de 30 ans se retrouvent sur la ligne de front.

« J’espère qu’ils pourront venir au Canada. Je l’espère, je le souhaite, c’est mon rêve en ce moment. »

Avec les informations d’Elyn Jones, Paul Tukker, Lawrence Nayally, Meagan Roberts et l’Associated Press

Radio-Canada

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