Les territoires du nord du Canada surveillent les cas de grippe aviaire

Les cygnes trompettes s’arrêtent par milliers chaque printemps au sud de Whitehorse pour se reposer. (Jukka Jantunen)
La semaine dernière, le Yukon rapportait la découverte de deux carcasses d’oiseaux sauvages infectés par la l’influenza aviaire. Aucun autre cas n’a été confirmé depuis, mais les autorités surveillent la situation de près et appellent la population à la vigilance.

La souche H5N1 hautement pathogène du virus a été dépistée chez un cygne trompette et une bernache dans le sud du Yukon la semaine dernière. Cette semaine, un autre cas a été porté à l’attention du ministère de l’Environnement du Yukon, celui d’un aigle à tête blanche. L’analyse est en train d’être effectuée à l’extérieur du territoire, confirme une porte-parole du ministère, pour déterminer s’il s’agit de la grippe aviaire.

Une douzaine d’autres carcasses d’oiseaux ont été soumises par des résidents aux autorités vétérinaires, mais les tests se sont avérés négatifs pour l’influenza, explique en entrevue Kristenn Magnusson, vétérinaire au ministère de l’Environnement du Yukon. D’autres carcasses sont soumises à analyse.

« On peut supposer que nous trouverons plus de cas chez les oiseaux sauvages compte tenu des schémas de migration » et des nombreux cas qui ont été rapportés dans les provinces au sud du Yukon, explique la porte-parole du ministère Chantelle Rivest.

Des porte-parole des gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest confirment qu’aucun cas n’a été trouvé jusqu’ici dans ces territoires, mais que les gouvernements suivent la situation en demandant aux résidents de rapporter tout cas suspect aux autorités.

Au Canada, depuis le début de l’année, plus de 400 cas de contamination à la grippe aviaire ont été confirmés chez des oiseaux sauvages, selon un bilan du gouvernement fédéral. Mais le chiffre réel est sans doute bien plus élevé. Par exemple, dans l’Est-du-Québec, des milliers de carcasses de fous de Bassan ont été retrouvés sur les plages ces dernières semaines, sans doute morts de l’influenza.  

Des symptômes à surveiller

Les symptômes chez les oiseaux sauvages peuvent être de l’apathie, un comportement inhabituel, de la toux et des éternuements et de l’enflure autour de la tête, du cou et des yeux. 

« Souvent, la première chose que l’on remarque, c’est que l’oiseau ne s’envole pas quand on s’en approche. Il reste au sol, alors qu’on s’attendrait à ce qu’il déguerpisse. C’est souvent un signe qu’il est malade », indique Kristenn Magnusson.

Des milliers de cas ont été enregistrés plus tôt cette année aux États-Unis. Ceux-ci surviennent pour la plupart chez des espèces migratoires, qui effectuent leur déplacement printanier vers le nord du continent pour se nourrir et nicher. Il est donc normal que l’on en retrouve au Canada à ce moment de l’année.

La grippe aviaire touche notamment les rapaces, les mouettes, les sternes, les oiseaux de rivage, les canards, les oies et les cygnes. 

Les autorités demeurent aux aguets parce que la maladie peut facilement se transmettre aux oiseaux de ferme. Le taux de mortalité approche les 100 % chez les oiseaux d’élevage ou domestiques. La mort survient quelques jours seulement après le début de l’infection.

De plus en plus de Yukonnais et de Ténois élèvent des poules pondeuses ou des poulets de chair. (Radio-Canada)

D’ailleurs, des dizaines d’élevages dans différentes provinces ont dû être mis en quarantaine ou procéder à de l’abattage ce printemps parce qu’ils avaient été contaminés par la souche H5N1, résultant en la mort de millions d’oiseaux.

Les autorités demandent également aux éleveurs de volaille de protéger leurs poulaillers et précisent que les cochons sont aussi susceptibles d’être infectés par le virus de la grippe. 

Même si la taille de l’industrie avicole est modeste au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest par rapport aux provinces du sud, les propriétaires d’oiseaux domestiques et éleveurs de ces territoires doivent tout de même prendre des précautions en faisant en sorte qu’aucun oiseau domestiqué n’ait de contact avec un oiseau sauvage.

Cela veut dire de clôturer ou d’encager les espaces où se trouvent les oiseaux domestiques ou d’élevage, d’installer des filets, d’éviter les contacts avec des sources d’eau où s’abreuvent les oiseaux sauvages et les contacts avec les mangeoires, indique Kristenn Magnusson.

Les humains sont quant à eux peu à risque d’être infectés, à moins d’une exposition rapprochée et prolongée avec des animaux contaminés. À ce jour, les seuls cas en Amérique du Nord sont des travailleurs d’élevages de volaille.

Les territoires rappellent aussi aux chasseurs d’éviter de toucher des animaux qui ont l’air malades ou d’avoir été contaminés, de porter des gants ou de bien se laver les mains lorsqu’ils dépècent des oiseaux et de bien faire cuire la viande de gibier avant consommation.

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