Le territoire canadien du Yukon fait le point sur sa route vers la carboneutralité

Le gouvernement du Yukon qui cible une carboneutralité d’ici 2050 a dévoilé un rapport annuel dans lequel il examine sa stratégie et ce qu’il a accompli en 2021 pour atteindre son but.
Le rapport Notre avenir propre contient 136 actions pour guider le Yukon vers son objectif de carboneutralité. Sur les 19 points à accomplir en 2021, 13 ont été atteints et 3 autres sont en cours.
Le rapport indique que l’équivalent de 642 kilotonnes de CO2 a été émis au Yukon en 2020, soit une diminution de 12 % par rapport à l’année précédente. Ce nombre représente toujours une augmentation de 3 % par rapport à 2010, alors que le Yukon entend diminuer de 45 % ces mêmes émissions d’ici 2030, soit 343 kilotonnes.
Les modélisations intégrées montrent que cet objectif ne serait pas atteint, même avec les mesures de la stratégie. Elles ne permettraient que de réduire les émissions du territoire de 110 kilotonnes.
Présent à la conférence de presse, le ministre de l’Énergie John Streicker a également rappelé que cette baisse des émissions de 2019 à 2020 s’expliquait aussi par la pandémie de COVID-19 qui a considérablement ralenti les activités humaines.
La pandémie devrait toujours influer sur les chiffres de l’an prochain, estime Rebecca Turpin. « Je crois qu’il va y avoir encore un peu d’impact sur les émissions en 2021. On va probablement voir encore que nos émissions de gaz à effet de serre seront moins élevées l’année prochaine », dit-elle.
Dans sa stratégie, le Yukon veut aussi que 97 % de son énergie proviennent de sources renouvelables. En 2021, ce pourcentage s’élevait à 95,7 %.
Le ministre de l’Environnement, Nils Clark, a tenu à préciser que les objectifs définis dans le rapport sont fixes et ne seront pas réévalués en fonction de l’évolution de différents facteurs. Que la population du territoire augmente ou que l’activité minière s’intensifie, l’objectif restera le même : la carboneutralité d’ici 2050.

Un rapport « globalement satisfaisant »
La Yukon Conservation Society se dit « globalement satisfaite du rapport qui, d’une part, s’appuie sur des sources variées et semble avoir pris en compte et intégré les apports des acteurs des communautés du Yukon. » L’organisme reconnaît que « les politiques actuelles ne permettront pas d’atteindre les objectifs ».
« Gros point faible du rapport », selon sa directrice des communications, Marie Hammje, les données sur les émissions de gaz à effet de serre n’incluent pas les émissions liées à l’industrie minière.
La Yukon Conservation Society souligne aussi que « le rapport reconnaît l’importance des impacts des changements climatiques en matière de conservation ».
Enfin, les actions listées par le rapport pour augmenter la résilience face aux changements climatiques sont « pertinentes », selon l’organisme qui attend de voir leur mise en œuvre.