Deux hommes russes demandent l’asile sur une île de l’Alaska

La communauté de Gambell, sur la pointe nord-ouest de l’île Saint-Laurent, en Alaska (iStock)
Deux citoyens russes sont arrivés par bateau sur une île de l’Alaska, lundi, et ont demandé l’asile aux États-Unis, selon les autorités américaines. Ils ont été pris en charge par le département de la Sécurité intérieure.

Les deux hommes ont accosté lundi soir sur une plage du village de Gambell, sur l’île Saint-Laurent, selon les autorités. Cette île est située juste au sud du détroit de Béring, et est à mi-chemin entre la partie continentale de l’Alaska et la côte de la Russie.

La distance à vol d’oiseau entre la côte russe et l’île n’est que de 64 km. Mais, selon les médias locaux qui rapportent les propos d’un responsable du village, les hommes seraient partis d’Egvekinot, plus loin au nord-ouest sur la côte russe, qui est à une distance de 480 km.

Les autorités du village de 500 habitants ont d’abord pris en charge les individus avant d’avertir la Garde côtière. Ils ont ensuite été mis sous la responsabilité de la Sécurité intérieure.

Selon le département de la Sécurité intérieure, ils ont été transportés dans la capitale alaskaine, Anchorage, pour effectuer la vérification de leur identité et le traitement de leur dossier.

Cette carte, réalisée par l’Associated Press montre l’emplacement de Gambell, sur l’île Saint-Laurent, près du détroit de Béring, là où les deux ressortissants russes sont arrivés à bord d’une embarcation. (Associated Press)
Événement rare

Cet événement a été « comme une surprise », a déclaré le gouverneur de l’État, Mike Dunleavy.

« Nous ne prévoyons pas un flux continu d’individus ou une flottille d’individus. Nous n’avons aucune indication que cela va se reproduire. Il pourrait s’agir d’un événement ponctuel », a-t-il dit en point de presse cette semaine. 

« L’Agence des douanes et de la protection des frontières répond et suit le processus pour déterminer l’admissibilité de ces personnes à entrer aux États-Unis », affirme pour sa part le sénateur de l’Alaska Dan Sullivan dans un communiqué rédigé conjointement avec sa collègue sénatrice Lisa Murkowski.

« Je les ai encouragés à préparer un plan avec la Garde côtière au cas où davantage de Russes fuiraient vers les communautés du détroit de Béring en Alaska », poursuit-il.

Selon une porte-parole de la sénatrice Murkowski qui répondait à des questions de l’Associated Press, les ressortissants russes disent avoir fui l’une des communautés côtières de l’est de la Russie pour éviter le service militaire obligatoire.

Pour les deux sénateurs de l’Alaska, cela démontre que de plus en plus d’hommes fuient la mobilisation décrétée par Moscou pour sa guerre en Ukraine, mais indique aussi qu’il est urgent de renforcer la sécurité et la présence américaine dans l’Arctique.

« Cet incident montre clairement deux choses : premièrement, le peuple russe ne veut pas mener la guerre d’agression de Poutine contre l’Ukraine. Deuxièmement, compte tenu de la proximité de l’Alaska avec la Russie, notre État a un rôle vital à jouer pour assurer la sécurité nationale des États-Unis », conclut le sénateur Sullivan, réclamant davantage d’infrastructures et d’outils pour la protection de l’Arctique auprès du gouvernement fédéral.

On sait que des centaines de milliers d’hommes russes ont fui la Russie ces derniers jours pour échapper à la mobilisation décrétée par le Kremlin. La plupart se sont rendus dans les pays frontaliers que sont la Géorgie, le Kazakhstan, la Mongolie ou encore la Finlande.

L’ambassade russe à Washington a prévu de s’entretenir au téléphone avec les deux hommes arrivés en Alaska et entend leur fournir une « assistance », rapporte vendredi l’agence d’État russe Tass.

Avec les informations d’Associated Press, de Reuters et de BBC

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *