L’athlète et acteur inuk Johnny Issaluk déchu de l’Ordre du Canada

L’athlète et acteur inuk Johnny Issaluk, originaire de Chesterfield Inlet, au Nunavut, ne fait plus partie des membres de l’Ordre du Canada. (Hannah Yoon/La Presse canadienne)
La gouverneure générale Mary Simon a déchu l’athlète et acteur inuk Johnny Issaluk de l’Ordre du Canada.

Le secrétaire général de l’Ordre du Canada, Ian McCowan, a publié samedi dans la Gazette du Canada que la nomination de Johnny Issaluk avait été révoquée par ordonnance de la gouverneure générale le 31 août 2022. La raison de cette décision n’a toutefois pas été précisée.

Selon la politique de révocation de l’Ordre du Canada, une nomination « peut être révoquée par la gouverneure générale sur recommandation du conseil consultatif » à la suite d’une condamnation criminelle, d’un écart de conduite grave ou encore d’une sanction officielle, comme « une amende ou un blâme par un organe d’arbitrage, une association professionnelle ou toute autre organisation ».

Depuis la création de l’Ordre du Canada, en 1967, au moins sept personnes ont fait l’objet d’une révocation de leur nomination.

Originaire de Chesterfield Inlet, dans le sud du Nunavut, Johnny Issaluk avait été nommé membre de l’Ordre du Canada en 2019 pour sa contribution dans plusieurs domaines en tant qu’athlète, acteur, éducateur et ambassadeur de l’Arctique.

Il a été le visage de Sam dans le film Indian Horse, réalisé par Stephen S. Campanelli et produit notamment par Clint Eastwood. Il a également participé à la série télévisée Murdoch Mysteries.

Il est aussi connu pour ses victoires dans les sports arctiques dans des compétitions nationales et internationales, dont les Jeux d’hiver de l’Arctique, et pour son enseignement de ce sport traditionnel qui a fait l’objet d’un livre paru en 2012.

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Allégations d’inconduites sexuelles

En 2020, Johnny Issaluk a aussi reçu un prix Indspire pour son implication dans le domaine des sports. Cette distinction a toutefois été révoquée après qu’il eut été visé par des allégations d’inconduites sexuelles.

En février 2020, la réalisatrice inuk Alethea Arnaquq-Baril a affirmé dans des publications sur Twitter et Facebook que Johnny Issaluk lui avait fait des avances déplacées pendant une fête. Elle soutenait aussi ne pas être la seule victime.

Dans ses publications, qui ont par la suite été relayées avec le mot-clé #MeToo, elle disait avoir demandé aux prix Indspire de lui retirer sa récompense, et au bureau de la gouverneure générale de révoquer sa nomination au sein de l’Ordre du Canada.

À l’époque, Johnny Issaluk avait écrit dans un courriel adressé « à qui de droit » qu’il s’excusait « auprès des personnes blessées par [ses] gestes ».

« Bien que ce ne soit pas une excuse, je cherche aussi à traiter mon problème d’alcoolisme qui a aggravé ce comportement et davantage blessé ceux que j’aime. »

Johnny Issaluk a par la suite quitté ses fonctions auprès de la Société géographique royale du Canada et de l’entreprise Sedna Epic Expedition.

Radio-Canada

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