Les partis politiques finlandais appuient la construction d’une clôture à la frontière russe

Des douaniers contrôlent des voitures en provenance de Russie au poste de Vaalimaa, en Finlande, le 28 septembre 2022. ( Alessandro Rampazzo/AFP via Getty)
La première ministre finlandaise, Sanna Marin, a déclaré mardi avoir reçu l’appui des formations politiques au Parlement pour la construction d’une clôture de sécurité le long d’une partie de la frontière finno-russe.

Il s’agit d’un projet présenté en septembre par les gardes-frontières finlandais (RAJA) et qui vise l’érection d’une clôture de plusieurs mètres de haut sur des portions de la frontière totalisant de 130 à 260 km, essentiellement dans le sud-est du pays, mais également près de postes frontaliers dans le nord.

Helsinki craint que de nombreux Russes tentent de franchir la frontière illégalement depuis que Moscou a décrété une mobilisation pour la guerre en Ukraine. 

La Finlande redouterait également une tactique de Moscou, faisant partie de la guerre hybride, qui consiste à envoyer des masses de migrants à la frontière pour déstabiliser la Finlande et l’Europe, un peu à l’image de ce qui s’est produit l’automne dernier entre le Bélarus et la Pologne.

La frontière entre la Finlande et la Russie fait 1340 km, soit la plus longue entre un pays européen et la Russie.

« Nous étions unanimes sur la nécessité du projet », a déclaré Sanna Marin mardi soir lors d’un point de presse après avoir rencontré les représentants des autres partis politiques.

« Les gardes-frontières nous ont présenté l’ensemble du projet et maintenant le gouvernement déposera des motions parlementaires à cet égard », a-t-elle mentionné.

Une représentation fournie par les gardes-frontières finlandais donnant une idée du projet de clôture à la frontière russo-finlandaise. (RAJA)

La première phase serait un projet-pilote pour la construction d’une clôture sur quelques kilomètres seulement. « Il s’agirait d’obtenir une expérience avec les propriétés techniques de la clôture afin d’assurer la meilleure mise en oeuvre possible à plus long terme », a indiqué Mme Marin.

« Il a été soutenu par tous les groupes parlementaires », a ajouté la première ministre.

Avant la rencontre, elle affirmait qu’il fallait « s’assurer que les gardes-frontières aient le soutien suffisant pour effectuer un contrôle frontalier efficace et approprié ». « Et nous devons être préparés à toute situation perturbatrice. »

Le financement pour l’ensemble du projet devra être décidé l’an prochain par le Parlement. 

Le coût de la clôture est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros et son achèvement doit prendre de trois à quatre ans. Cela inclut les infrastructures connexes, la technologie de sécurité et les ressources humaines entourant l’ouvrage et son opération.

Un contexte de tensions

Dans le projet présenté en septembre, RAJA soutient que la « frontière orientale ne diffère pas des autres parties de la frontière terrestre orientale de l’Union européenne, où des barrières ont déjà été construites ».

« La barrière physique elle-même est nécessaire dans une situation d’entrée massive dans le pays, où elle agit comme un frein et comme un élément qui guide d’éventuelles foules de personnes », peut-on lire dans un communiqué sur la présentation du projet.

La Finlande a connu ces dernières semaines un afflux de citoyens russes à ses postes frontaliers, essentiellement dans le sud-est du pays, à la suite de la mobilisation militaire russe pour la guerre en Ukraine. Le pays nordique a décrété fin septembre la fermeture de sa frontière aux citoyens russes détenant un visa de tourisme. 

Rappelons que la Finlande et la Suède s’apprêtent à se joindre à l’Organisation du traité de l’Atlantique-Nord (OTAN), ce qui provoque l’ire de Moscou.

Récemment, un rapport finlandais formulait des recommandations concernant la stratégie du pays dans l’Arctique et soulignait qu’il n’y aurait pas de retour en arrière pour ce qui est de la coopération avec la Russie, car la guerre en Ukraine a créé un climat semblable à une « nouvelle guerre froide ». La confiance mutuelle entre la Finlande et la Russie est impossible à rétablir dans ce contexte, soutenait le document.

Par ailleurs, ces derniers jours, des citoyens russes ont été arrêtés à différents endroits en Norvège pour avoir capté des images et des vidéos d’infrastructures stratégiques avec des drones. Certains d’entre eux affirmaient être passés par la frontière entre la Finlande et la Norvège, dans le nord du pays, et prétendaient être des touristes. 

Avec les informations d’Yle News

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