La Russie se dote du plus grand sous-marin jamais construit

Cérémonie à Severodvinsk, en Russie, le 8 juillet 2022, où la flotte russe reçoit le sous-marin Belgorod. Sur la photo, à droite, le commandant en chef de la marine, Nikolai Evmenov. (Sevmash)
La marine russe a pris livraison la semaine dernière du Belgorod, un énorme sous-marin capable de transporter des drones-torpilles à tête nucléaire de type Poséidon. L’événement a été souligné à Severodvinsk, dans le nord-ouest de la Russie.

Le Belgorod a été livré par le chantier naval Sevmash, après des années de conception et de tests, mais aussi d’interruptions pour des raisons économiques.

Présenté comme étant un sous-marin destiné avant tout à la recherche scientifique et aux opérations de secours, le Belgorod, qui mesure 184 mètres, peut en fait accueillir six drones-torpilles Poséidon, aussi appelés « système océanique polyvalent Status-6 ».

Ceux-ci, dévoilés il y a quatre ans par le Kremlin et devant faire partie du nouvel arsenal nucléaire dissuasif de la Russie, mesurent 24 mètres de long, peuvent se déplacer à 1000 mètres de profondeur à une vitesse de près de 100 km/h et atteindre une cible située de l’autre côté de l’océan, selon l’Independent Barents Observer. La charge nucléaire embarquée est de 2 mégatonnes. Ces drones-torpilles sont censés échapper aux défenses des autres pays.

Des experts militaires interrogés par des médias européens jugent toutefois que cette arme n’est pas encore fonctionnelle et est toujours à l’étape de l’élaboration.

Le sous-marin à propulsion nucléaire Belgorod, quant à lui, peut descendre à 500 mètres sous la surface et jouit d’une autonomie de 120 jours. 

Les plus grands sous-marins avant lui étaient les Typhoon construits à la fin de l’époque soviétique (et toujours en service) et longs de 175 mètres.

Capture d’écran d’une vidéo montrant un essai du Belgorod à l’été 2021. (YouTube)
Un outil pour la Flotte du Nord, selon le chef de la marine

Le Belgorod a fait l’objet d’essais en mer depuis 2019 avant d’entrer cette année dans la flotte de la Russie.

Ce sous-marin pourrait être basé dans un port de l’Arctique russe pour les prochaines années après sa période de rodage par la Flotte du Nord. 

« Aujourd’hui est un jour important pour nous : la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. Lors de la création du navire, des réalisations scientifiques avancées et les dernières technologies de construction ont été appliquées », affirme le commandant en chef de la marine Nikolai Evmenov dans un communiqué diffusé par le chantier naval Sevmash.

« Le sous-marin Belgorod ouvre de nouvelles occasions à la Russie dans la conduite de diverses études et permet de mener des expéditions scientifiques et opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées de l’océan », poursuit-il.

Ce sous-marin de grande taille peut également accueillir en son sein un plus petit véhicule, qui servirait à la recherche en eaux profondes.

Le communiqué ne mentionne pas la capacité du Belgorod de transporter de drones-torpilles Poséidon.

Selon le Figaro, un autre type de sous-marin nucléaire de grande taille, le Khabarovsk, est lui aussi en construction par les chantiers Sevmash et pourrait également accueillir des drones-torpilles Poséidon. Il doit être livré en 2024.

Menaces russes

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a lancé diverses menaces de nature militaire et économique aux pays occidentaux qui lui ont imposé des sanctions en appui à l’Ukraine. 

Fin mai, l’armée russe a annoncé avoir effectué avec succès un tir d’essai du missile de croisière hypersonique Zircon en mer de Barents.

Le président Vladimir Poutine et son cercle rapproché, dont l’ancien président Dmitri Medvedev, ont brandi à plusieurs reprises la menace nucléaire contre les pays occidentaux au cours des derniers mois, de façon à peine voilée ou explicite.

Parallèlement, de hauts responsables russes appellent à un renforcement de la sécurité aux frontières du pays, compte tenu de l’élargissement de l’OTAN à la Finlande et à la Suède.

Moscou met aussi l’accent sur le développement économique et militaire de l’Arctique dans sa stratégie qui vise à délaisser les pays occidentaux pour privilégier des pays « amis » pour ses partenariats et exportations, comme la Chine ou l’Inde.

Avec les informations de The Independent Barents Observer, du Figaro et d’Euronews

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