Le 28e festival d’hiver Snowking aura une ambiance de carnaval avec son thème Fun House, ou maison aux surprises. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Au moins une quinzaine de personnes s’affairent à bâtir le château de neige du 28e Festival d’hiver Snowking, à Yellowknife, dont l’ouverture est prévue le 1er mars.
Les échafaudages, les coffrages et les perceuses sont omniprésents sur le Grand lac des Esclaves, près des maisons bateaux, là où se déroule le Festival d’hiverSnowkingavec son fameux château de neige.
L’équipe est à l’œuvre depuis le début de l’année. Une soixantaine de jours de travail sont nécessaires pour la construction de ce château grandeur nature. Une fois en place, ce sera au tour des sculpteurs d’ajouter la touche finale sous le thème deFun House, ou maison aux surprises.
L’équipe de construction assemble des coffrages en bois pour permettre le montage des murs de neige. (Radio-Canada)
Snowking, le roi des neiges, de son vrai nom Anthony Foliot, explique que les artistes ont carte blanche pour réaliser leurs œuvres sculptées et les dessins gravés dans la neige.
Vous avez une bonne idée? Allez-y, parce que moi, je suis occupé! Tout le monde est occupé et je n’ai pas le temps de tenir la main de personne […] Laisse-moi voir ton dessin, puis c’est correct, vas-y, lance celui qui est à l’origine du festival depuis ses débuts en 1996.
Byron Fitzky, alias King Biron von Blizzard (à gauche), et Anthony Foliot, alias Snowking (à droite), posent devant le 28e château de neige de Yellowknife. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Un plan qui prend forme au fur et à mesure
On peut apercevoir sur un bout de papier épinglé sur le mur d’un cabanon le concept du château.
On sait ce qu’on veut faire, mais on n’est pas [doué] pour faire les dessins, explique Snowking. Chaque jour, moi et les autres [membres de l’équipe], on se dit : « Si on plaçait le mur ici, on peut faire quelque chose comme ça.” Et on fait le plan comme ça. Le plan est terminé à la fin de la construction!
Le festival offrira, comme tous les ans, une programmation variée, qui sera annoncée prochainement. Et les milliers de visiteurs pourront retrouver cette année les glissades, le terrain de jeux pour enfants, la salle de spectacle, les expositions d’art et le symposium de sculpture sur neige, qui rassemblera six équipes, dont quatre de l’extérieur des Territoires du Nord-Ouest.
Des bénévoles coupent des blocs de glace sur le Grand lac des Esclaves en novembre et pendant une partie du mois de décembre, alors que la glace n’est pas trop épaisse. Les blocs sont taillés à la main avec une longue scie de près de 2 mètres de longueur. (Radio-Canada / Julie Plourde)
C’est pas compliqué, mais c’est difficile
Le temps doux de janvier, plutôt inhabituel, est bien accueilli par l’équipe qui travaille normalement par des froids polaires. Patrice Tremblay, qui fête sa 10e année dans l’équipe de construction, aurait quand même préféré un temps un peu plus froid.Ça fonctionne assez bien pour le travail qu’on a à faire. Un petit peu plus froid serait encore mieux pour fonctionner avec la neige, la glace, mais on s’en sort comme ça.
Patrice Tremblay, alias Patr Ice, fait partie de l’équipe de construction du festival d’hiver Snowking depuis 10 ans. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Dans l’équipe, il y a des vétérans comme Patrice, et des novices. C’est le cas d’Eugène Gagnon, résident de Fort Smith, qui s’est joint à l’équipe il y a cinq jours. Je ne suis jamais venu au festival, dit-il. J’apprends tous les jours. C’est comme un rêve d’enfant de construire un château de neige de cette envergure.
Eugène Gagnon, de Fort Smith, est venu donner un coup de main à l’équipe responsable de la construction du château de neige. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Son collègue Martin Rehak, un autre vétéran ayant sept ans d’expérience, explique que le travail peut être ardu.Il faut avoir une bonne attitude, pas nécessairement être fort physiquement, mais mentalement. [Il faut] être capable de faire ce travail, d’être dehors tous les jours, explique-t-il. C’est pas compliqué, mais c’est difficile.
Martin Rehak en est à son septième château de neige. Selon lui, il faut une bonne attitude et être en bonne forme physique et mentale pour construire le château. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Petit château deviendra grand
Le château de neige deYellowknifeest devenu au fil des ans un attrait incontournable du mois de mars. Mais avant de devenir l’immense structure qui surplombe la baie, il a tout d’abord connu des débuts plus modestes.
C’est à côté de sa maison bateau qu’Anthony Foliot a commencé à construire de petits châteaux de neige, pour ses enfants.
Aujourd’hui, les enfants de Snowking sont devenus grands, le château aussi. Mais, de l’aveu d’Anthony Foliot, ses enfants n’ont pas trouvé facile d’avoir un père roi des neiges.
Toundra accompagne son maître Patrice Tremblay tous les jours sur le lieu de construction du château de neige. (Radio-Canada / Julie Plourde)
Si vous parlez avec mon fils, il va dire que c’était dur d’avoir un roi des neiges comme papa. Ma fille aussi. C’est dur parce que les gens [s’attendent] à ce que vous fassiez la même chose.
Quant àSnowking, qu’est-ce qui le motive à continuer, d’année en année? Le plaisir, avant tout.Qu’est-ce que je vais faire si je ne fais pas ça?
Certaines années ont été plus difficiles que d’autres : en 2019, lorsque le temps très doux a entraîné la fermeture du festival deux semaines plus tôt que prévu, ou en 2020, quand la pandémie a frappé et obligé le château à fermer ses portes au public.Snowkingpersiste malgré les intempéries.
La vie, c’est comme ça. Peut-être que vous gagnerez, ou peut-être vous aurez [de la malchance]. On essaie de faire notre travail du mieux qu’on peut.