Dans le Grand Nord, des Jeux d’hiver marquant pour les athlètes… et les Radio-Canadiens

Le caméraman Richard Marion et les journalistes Julie Plourde, Matisse Harvey et Marc-Éric Bouchard ont passé la dernière semaine dans la municipalité régionale de Wood Buffalo, en Alberta, pour vous raconter les Jeux d’hiver de l’Arctique. (Andrew Pacey/Radio-Canada)
Les Jeux d’hiver de l’Arctique de Wood Buffalo se terminent et la vasque s’éteint, mais la flamme reste vive dans le cœur des athlètes de toutes les régions du nord circumpolaire réunis après cinq ans d’attente.

Si leurs souvenirs promettent d’être vifs, ceux des membres de l’équipe de Radio-Canada qui vous a permis de vivre ces Jeux avec eux le sont tout autant.

Marc-Éric Bouchard : voir naître une étoile

Pour le journaliste sportif Marc-Éric Bouchard, les coups de cœur sont affaire de rencontre. Les Jeux ont été pour lui une occasion de découvrir de nouveaux athlètes, des entraîneurs et des parents.

Sa « première étoile », comme il aime la décrire, est la skieuse Tula Sundholm.

« Elle a remporté l’or et l’argent en ski alpin devant sa famille aux Jeux d’hiver de l’Arctique. et] elle était tellement fière de me parler en français », se souvient-il.

Matisse Harvey : ces cérémonies qui donnent le ton

Une couverture de Jeux d’hiver vient avec son lot d’inconvénients. Entre les vols annulés, les avertissements de froid extrême, les pépins logistiques liés à la distance entre les différents sites et le déroulement même des épreuves, une foule d’événements peuvent marquer les reporters sur le terrain.

Pour la journaliste Matisse Harvey, la magie a toutefois commencé à opérer dès le premier jour. « Mon moment phare des Jeux a été la cérémonie d’ouverture, samedi soir », confie-t-elle.

Les athlètes des communautés du nord circumpolaire étaient tout sourire à la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de l’Arctique. (Evan Mitsui/Radio-Canada)
C’était un moment chargé en émotions pour les jeunes athlètes qui avaient patienté pendant cinq ans avant de se retrouver pour cette compétition. Et pour les journalistes, le défi a été de rendre justice à ce moment… malgré le froid extrême!Matisse Harvey, journaliste au Nunavut pour ICI Grand Nord

« Cette cérémonie a particulièrement donné le ton au reste de la semaine : des athlètes aux yeux pétillants qui ont arboré un sourire contagieux et transpiré le bonheur. »

Elle se considère comme privilégiée d’avoir eu l’occasion de lire cette joie dans les yeux des athlètes.

Richard Marion : l’endurance, un saut à la fois

Dans toute compétition, il peut y avoir un sport qui nous marque plus que les autres, que ce soit à cause de la force ou de l’endurance qu’il exige des athlètes, voire de la beauté des mouvements ou de la dextérité qu’il impose.

Des Olympiques, le caméraman Richard Marion en a vu plus d’une et il n’en était pas à ses premiers Jeux d’hiver de l’Arctique non plus, mais le maître de l’image n’avait aucun souvenir de l’épreuve qui lui a coupé le souffle cette année.

« Je ne me souvenais pas d’avoir vu le knuckle hop », confie-t-il, tout en reconnaissant que le saut sur les jointures a de quoi impressionner. Les athlètes qui le pratiquent doivent parcourir la plus grande distance possible en sautant sur leurs poings fermés et le bout de leurs orteils sans qu’aucune autre partie de leur corps ne touche le sol.

Celui qui a remporté l’ulu d’or cette année, le Ténois Chris Stipdonk, a sautillé sur 57,3 mètres (188 pi) avant de s’effondrer. À 37 ans, il a annoncé sa retraite de ce sport après sa performance.

« Quand je l’ai vu et quand j’ai vu les jointures qui saignaient et qui n’avaient plus de peau, je me suis dit : « Ça, ça doit faire mal! Ça, c’est des gars qui sont vraiment tough! » », lance Richard, lorsqu’il repense à cette prestation.

Julie Plourde : vivre si loin et avoir des racines si proches

Le métier de journaliste nécessite entre autres de porter une attention particulière aux gens qui nous entourent et aux situations qui se développent dans l’environnement où nous nous trouvons.

Pour la journaliste Julie Plourde, c’est une discussion à bâtons rompus entre l’entraîneur de l’équipe de tennis de table du Groenland et le père d’un athlète du Nunavut qui s’est avérée révélatrice.

« Le père de l’athlète est un habitant de Kugluktuk, une région [du Nunavut] où l’on parle l’inuinnaqtun », raconte-t-elle. Dans l’échange dont Julie a été témoin, les deux hommes parlaient de la réalité de leurs communautés et des traditions qui les animent.

« Ils ont aussi parlé de leurs langues respectives, qui ont des similitudes, alors que les deux proviennent de communautés qui sont à des milliers de kilomètres » l’une de l’autre.

Cet échange, dont un extrait a été publié sur Facebook, témoigne de la raison d’être des Jeux de l’Arctique, selon elle.

« Ça représentait vraiment l’esprit de l’Arctique, ces moments-là, qui se déroulent en marge des compétitions, où les gens se rencontrent et où l’on voit qu’il y a des liens entre les membres des délégations de l’Arctique »

Cela montre que ce qui se passe en dehors du stade peut être aussi important que les sports eux-mêmes.

Ça m’a fait voir, tout comme à eux, l’importance de l’esprit de ces jeux-là!Julie Plourde, journaliste aux Territoires du Nord-Ouest pour ICI Grand Nord

Claude St-Denis, Radio-Canada

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