Une œuvre de réalité virtuelle de l’Inuk Laakkuluk Williamson Bathory sélectionnée à la Berlinale

Laakkuluk Williamson Bathory est une artiste de performance, poète, actrice, conservatrice, conteuse et écrivaine kalaaleq, une Inuk du Groenland. (Jaime Griffiths/Anorak Films)
L’œuvre de réalité virtuelle Tartupaluk, imaginée par l’Inuk Laakkuluk Williamson Bathory, a été sélectionnée au prestigieux festival de Berlin dans la section Forum Expanded. Décrit comme un « projet immersif en développement », la proposition sera présentée dans la capitale allemande à partir du 16 février.

Avec Tartupaluk, le public est invité à visiter la République imaginaire de Tartupaluk (« en forme de rein » en inuktitut). Mettant en vedette la réalisatrice et scénariste Laakkuluk Williamson Bathory dans le rôle de la première présidente de la République nouvellement inaugurée, l’œuvre combine la vidéo en prise de vues réelle à 360 degrés.

« Cela a été un véritable cadeau de créer Tartupaluk en réalité virtuelle », a déclaré par voie de communiqué Laakkuluk Williamson Bathory, tout en se disant « très heureuse » de pouvoir montrer le fruit de son travail au plus grand nombre durant la Berlinale.

Laakkuluk Williamson Bathory est une artiste de performance, poète, actrice, conservatrice, conteuse et écrivaine kalaaleq, une Inuk du Groenland. Elle a notamment reçu le Prix Sobey pour les Arts en 2021. Elle est également connue à l’international pour son interprétation de l’uaajeerneq, une danse du masque groenlandaise.

Laakkuluk Williamson Bathory est connue à l’international pour son interprétation de l’uaajeerneq, une danse du masque groenlandaise. (Jaime Griffiths/Anorak Films)
Un monticule rocheux, lieu d’humanité

La réalisatrice inuk née au Canada de 44 ans a ajouté que son œuvre parle des amoureux inuit ainsi que de l’unité physique, géographique et politique de cette région polaire de la planète. « Tartupaluk enveloppe littéralement les spectateurs dans la beauté des terres ancestrales inuit avec notre sens de l’humour si distinct, de les emmitoufler dans des pantalons sexy en peau d’ours polaire et de provoquer de larges sourires », a-t-elle précisé.

Selon la réalisatrice, les effets visuels donnent vie à « une utopie inuit poétique, parfois humoristique », qui se déroule sur l’île d’Hans, un monticule rocheux inhabitable de 1,3 kilomètre carré situé dans les eaux territoriales du Canada et du Groenland. La région a régulièrement fait l’objet de conflits de souveraineté territoriale entre Ottawa et Copenhague.

L’œuvre, coproduction entre le Canada, le Danemark et le Groenland, se déroule dans le climat printanier de l’Arctique. Elle illustre comment un morceau de terre désert et lointain, mais politiquement convoité, peut s’épanouir en une « nation d’amoureux » sans les soucis de frontières.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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