Transportez l’eau douce des icebergs vers les régions touchées par la sécheresse, rêve ou réalité?
Est-il possible d’extraire et de transporter à grande échelle l’eau douce enfermée dans les calottes glaciaires et les glaciers pour répondre à la consommation mondiale, notamment pour les populations qui vivent dans des régions où la sécheresse est récurrente?
Plusieurs scientifiques ou entreprises travaillent sur la question. D’après un article publié dans la revue Nature, une équipe de glaciologues, d’ingénieurs et d’océanographes prévoit de capturer un iceberg dans « un filet géant » et de le tirer par remorqueur dans le courant circumpolaire antarctique, puis dans le courant de Benguela qui circule vers le nord, en direction de l’Afrique du Sud.
Ce projet, dont les coûts sont estimés à plus de 150 millions de dollars, ne fait pas l’unanimité. La fonte accélérée de la glace durant un trajet qui partirait du nord pour aller vers le sud avec des températures plus élevées est l’une des préoccupations majeures. Sans parler des coûts d’exploitation prohibitifs.
Une entreprise, Polewater, basée à Berlin, croit pouvoir y parvenir, notamment en conservant l’eau douce gelée jusqu’à destination.
Une personne sur quatre n’a pas d’accès à de l’eau douce
Diverses tentatives sont sur la table, notamment celui de l’inventeur émirati Abdulla Alshehhi qui rêve de déplacer un iceberg de l’Antarctique sur la côte de Fujairah, aux Émirats arabes unis. Selon M. Alshehhi, faire venir des icebergs demeure moins coûteux que de dessaler l’eau de mer, une technique pourtant courante dans les pays du Golfe.
Dans son livre Chasing Icebergs (À la chasse aux Icebergs), Matthew Birkhold spécialiste du droit, de la culture et des sciences humaines, confirme la faisabilité d’un tel projet longtemps considéré comme hypothétique. Dans une entrevue accordée à Nature, l’auteur avance qu’un iceberg relativement petit de 113 millions de tonnes pourrait être remorqué de l’Antarctique jusqu’au Cap, en Afrique du Sud, pour répondre à 20 % des besoins en eau de la ville pendant un an.
Notons que quelque 2300 kilomètres cubes de glace se détachent de l’Antarctique chaque année. Selon un rapport des Nations unies de 2022, plus de 100 000 icebergs de l’Arctique et de l’Antarctique fondent dans l’océan chaque année, alors qu’une personne sur quatre dans d’autres régions de la planète n’a pas accès à de l’eau potable.
Avec les informations de Nature.
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