Une espèce d’oie commence à coloniser de nouveaux territoires en Russie arctique
Une récente étude a mis en évidence l’arrivée dans la Russie arctique russe d’une nouvelle population d’oies à bec court qui se reproduit rapidement dans la région.
Dans l’étude publiée en mars dans la publication Current Biology, les experts ont observé qu’en seulement une décennie, les oies à bec court ont formé une nouvelle voie de migration avec une zone de reproduction à Novaya Zemlya, un archipel du nord de la Russie situé à quelque 1000 kilomètres à l’est des zones de reproduction originelles du Svalbard.
La population d’oiseaux a ainsi atteint 3000 à 4000 individus, ce qui s’explique à la fois par une croissance et une immigration continue à partir de la route d’origine. L’étude indique que cette colonisation est probablement due par la récente hausse des températures à Novaya Zemlya prouvant que les oiseaux migrateurs s’adaptent à des territoires qui se réchauffe.
« Alors que de nombreux animaux migrateurs se reproduisant dans l’Arctique sont menacés par le réchauffement climatique et d’autres conséquences d’origine humaine, les preuves de modifications dans le comportement migratoire susceptibles d’atténuer les effets néfastes s’accumulent. »
Population en forte augmentation
L’équipe de chercheurs suggère également que le comportement social des oies, qui se traduit par une transmission culturelle du comportement migratoire entre individus de la même espèce ainsi que dans les troupeaux d’espèces mixtes, est la clé d’un développement aussi rapide.
Notons que l’oie à bec court (Anser brachyrhynchus) est une petite oie, parfois considérée comme une sous-espèce de l’oie des moissons (Anser fabalis). Elle niche habituellement dans la toundra au Groenland, en Islande et sur l’archipel de Svalbard.
En hiver, elle fréquente les champs cultivés surtout en Grande-Bretagne, au Danemark et aux Pays-Bas. La quasi-totalité de la population de Svalbard hiberne dans les polders de la côte belge, surtout entre le Zwin, Ostende et Damme.
Alors que les oies à bec court du Svalbard migrent à travers un corridor étroit vers des sites de repos en Norvège, puis vers des zones d’hivernage dans l’ouest du Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique, leur nombre est passé d’environ 45 000 individus en 1990 jusqu’à atteindre plus de 80 000 depuis 2010.
Le rapport indique que durant les années 1990, des oies à bec court ont été signalées en petits groupes parmi les Oies de la taïga dans le sud de la Suède au printemps et à l’automne, et dans l’ouest de la Finlande au printemps. Depuis le début des années 2000, les observations de cette espèce sont devenues plus régulières et les effectifs ont augmenté dans les deux pays.