Crise hydrique aux T.N.-O. : des niveaux d’eau jamais vus

Vue d'un lac
Les niveaux d’eau et les débits de nombreux lacs et rivières, en particulier dans les régions sud des T.N.-O., sont alarmants. Ces chiffres ne sont pas seulement sous la moyenne, mais sont, dans de nombreux cas, les plus bas jamais enregistrés pour cette période.

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) vient de publier un nouveau bulletin de surveillance sur les niveaux d’eau, signalant une situation critique pour de nombreux lacs et rivières.

Le réseau de stations de surveillance de l’eau du GTNO, crucial pour évaluer les risques d’inondation, a rapporté des niveaux jamais vus pour cette période de l’année.

La situation s’explique aisément : les deux derniers étés ont été exceptionnellement chauds et secs et ont entraîné une réduction importante de l’apport d’eau dans le Grand lac des Esclaves par rapport à ce qui en a écoulé.

Cette situation avait déjà été confirmée à Médias Ténois il y a quelques mois par Ryan Connon, hydrologue au ministère de l’Environnement et du Changement climatique du GTNO.

Selon lui, les conditions extrêmement sèches dans le sud des T.N.-O. ont conduit à une disponibilité très limitée d’eau pour alimenter les rivières et les lacs.

« Ces conditions ont commencé à apparaître au cours de l’été et de l’automne 2022 et se sont maintenues jusqu’à présent. »

Aperçu territorial

Le Grand lac des Esclaves, le deuxième en importance des T.N.-O., connaît ses niveaux d’eau les plus bas jamais enregistrés pour cette période de l’année.

Cette baisse est également observée dans le débit de son principal affluent, la rivière des Esclaves, qui est également en deçà de la moyenne.

De même, le Grand lac de l’Ours a atteint son niveau d’eau le plus bas jamais enregistré pour cette période de l’année.

La situation est critique le long du fleuve Mackenzie, où la plupart des endroits rapportent un débit sous la moyenne ou à des niveaux historiquement bas.

Les principaux affluents, comme la rivière Arctic Red et la rivière Peel, sont également à leurs valeurs les plus basses enregistrées.

Il y a quelques exceptions. Les rivières Nahanni Sud et Liard maintiennent des débits approximativement moyens.

De plus, les niveaux d’eau des petits lacs et rivières des régions Gwich’in et Inuvialuit sont au-dessus de la normale en raison des volumes élevés de neige en hiver et des précipitations supérieures à la moyenne en mai.

Causes des niveaux d’eau

La principale cause de ces niveaux d’eau bas est une sécheresse pluriannuelle qui a commencé à l’été 2022.

Malgré des niveaux de précipitations cumulatives normaux ce printemps et cet été dans le nord de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du sud des T.N.-O., cela n’a pas suffi à compenser les conditions très sèches prolongées.

La situation est aggravée par des précipitations inférieures à la moyenne en juin dans la plupart des T.N.-O., à l’exception de Fort Smith, qui a reçu des précipitations supérieures à la moyenne.

Les températures de juin ont varié, avec des températures plus fraîches que la normale dans le sud (Fort Smith et Hay River), des températures moyennes dans la partie centrale du territoire (Yellowknife et Fort Simpson) et des températures plus chaudes que la normale dans le nord (Norman Wells et Inuvik).

À venir

Les perspectives pour l’été et l’automne restent préoccupantes.

Les niveaux d’eau du Grand lac des Esclaves et du fleuve Mackenzie dépendront en grande partie des précipitations dans les principaux sous-bassins situés dans le nord de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, de la Saskatchewan et du sud des T.N.-O.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) prévoit des précipitations cumulatives inférieures à la normale pour le bassin sud du fleuve Mackenzie au cours des trois prochains mois (juillet, août, septembre), juillet étant prévu comme le mois le moins pluvieux par rapport à la moyenne mensuelle.

Pour que les niveaux d’eau reviennent à la normale, plusieurs mois de précipitations supérieures à la moyenne sont nécessaires.

D’ici là, le GTNO continuera à surveiller de près la situation et fournira des mises à jour constantes aux gestionnaires d’urgence territoriaux et régionaux pour atténuer les risques.

Alors que les communautés des T.N.-O. se préparent à l’impact continu de ces niveaux d’eau historiquement bas, les résidents sont invités à rester informés grâce aux mises à jour du GTNO et à se préparer aux défis en matière de gestion des ressources en eau et de durabilité environnementale.

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