Dans le Grand Nord canadien, une médiatrice est nommée pour freiner la vague de démissions d’infirmières
Dans l’espoir de mettre fin à la récente vague de démissions durant laquelle 11 infirmières ont quitté leur poste au Centre de santé Inuulitsivik (CSI) de la baie d’Hudson, une médiatrice vient d’être nommée pour calmer la tension entre le syndicat et la direction.
C’est le Syndicat nordique des infirmières et infirmiers de la baie d’Hudson (SNIIBH) qui aurait formulé une demande auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
L’employeur aurait donné son consentement pour participer à un processus de médiation.
Malgré le vent d’espoir qui accompagne le processus de médiation, le président du SNIIBH, Cyril Gabreau, dit demeurer inquiet à court terme pour la qualité des services de santé offerts aux populations des villages inuit de la baie d’Hudson.
« Pour l’instant, nous n’avons pas eu d’autres démissions, mais, disons que les attentes de la médiation sont présentes et plusieurs n’ayant plus confiance dans le CSI ont quand même accepté de donner une chance à la médiation », a dit Cyril Gabreau dans un échange de courriels avec La Presse canadienne.
Le mois dernier, le syndicat a dénoncé publiquement le climat de travail qui prévaut dans les dispensaires des villages de la côte de la baie d’Hudson.
Dans une pétition adressée à la direction du CSI et au ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, il réclamait notamment un plan d’aménagement du temps de travail et une harmonisation des conditions de travail avec celles des travailleurs de la baie James et de la baie d’Ungava.
Le Centre de santé Tulattavik de l’Ungava et le Centre de santé Inuulitsivik relèvent de la même Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN).
Le ministre Christian Dubé avait déclaré qu’il revenait à la régie, un organisme autonome, de trouver des solutions pour améliorer le climat de travail.
Moyens de pression
Alors même que s’amorce la médiation, le SNIIBH continue de faire pression sur l’employeur en mettant de l’avant de nouvelles stratégies.
Selon le SNIIBH, 10 des 11 infirmières qui pratiquent en rôle élargi, c’est-à-dire qui peuvent poser certains actes médicaux sans la présence d’un médecin, auraient retiré leur disponibilité au travail pour les mois d’avril, de mai et de juin.
À ces dernières s’ajoutent 50 % de la main-d’œuvre infirmière à temps partiel occasionnel ayant refusé de se rendre disponible pour le même trimestre.
La principale condition posée par toutes ces professionnelles en soins est de convenir d’un aménagement du temps de travail acceptable pour les syndiquées.
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