Des architectes présentent leurs visions pour le centre du patrimoine du Nunavut dans le Grand Nord canadien
Quatre équipes d’architectes, sur 15 candidatures, ont été sélectionnées pour présenter leurs visions du futur centre du patrimoine qui hébergera à Iqaluit des artefacts historiques et culturels inuit. La semaine dernière, les quatre équipes étaient à Iqaluit pour écouter les membres de la communauté et détailler leurs idées.
Une fois terminé, le centre d’un coût de 140 millions de dollars réunira des milliers d’artefacts, dont nombre d’entre eux sont éparpillés partout au pays.
En mai, l’un des projets devrait être sélectionné. Catherine Cole, directrice de la planification de l’Inuit Heritage Trust, explique que les équipes ont aimé visiter le site du futur chantier et rencontrer différents groupes communautaires.
Les équipes auront six semaines pour élaborer des propositions complètes, précise-t-elle. Un jury majoritairement inuit examinera ensuite les propositions et sélectionnera le projet gagnant.
Aasivak Arnaquq-Baril, un participant qui a écouté les présentations des quatre équipes, s’est dit heureux de voir les architectes passer quelques jours à discuter de leurs visions avec les membres de la communauté.
Mona Belleau, originaire d’Iqaluit, et Antti Nousjoki, du cabinet finlandais ALA Architects, aimeraient créer un bâtiment unique en son genre, « un véritable centre culturel inuit », selon Mona Belleau.
« Nous avons également fait […] des dessins et des croquis sur la façon dont ce bâtiment pourrait devenir une sorte de symbole pour toute la région du Nunavut », dit Antti Nousjoki. Il ajoute que « les objets culturels seraient stockés au milieu [et] autour d’eux se trouverait cet espace social complexe et amusant qui rayonne ».
Mason White, de Lateral Office Architects, et Lola Sheppard, de Teeple Architects, sont tous deux basés à Toronto. Mason White explique qu’ils envisagent un design qui raconterait une histoire et qu’il y aurait des espaces pour des activités comme la sculpture et la préparation des aliments.
Lola Sheppard mentionne qu’ils ont été inspirés par l’idée de créer un « centre vivant » qui embrasse le passé et l’avenir. Avec un bâtiment entourant des espaces extérieurs, elle indique que lorsque quelqu’un se trouverait dans un espace, il verrait toujours d’autres parties du bâtiment.
De son côté, Maria Sommer, du cabinet danois Dorte Mandrup Architecture, imagine le bâtiment comme faisant partie du paysage, en s’inspirant de la façon dont les Inuit utilisent traditionnellement des matériaux naturels pour les outils et la décoration.
Alex Flaherty, d’Iqaluit, travaille avec cette équipe et souligne qu’une partie importante de leur conception est qu’elle tiendrait compte des effets du vent et du soleil afin qu’il n’y ait pas d’accumulation de neige.
Pour Shane Solomon, du cabinet winnipegois Republic Architecture, ce futur centre offrira aux visiteurs un endroit où ils se sentiront chez eux, quelle que soit leur communauté du Nunavut. Il a dit avoir entendu un désir pour des ateliers pour les activités traditionnelles, ainsi que des espaces de rassemblement.
Okalik Eegeesiak, consultante pour NVision Insight Group qui travaille avec Shane Solomon, dit avoir entendu le désir d’un espace inclusif de tous les Inuit, peu importe d’où ils viennent. « Nous comprenons que c’est principalement pour les Inuit du Nunavut, mais [ce sera] également [un centre] ouvert au reste du monde inuit. »
Avec les informations d’April Hudson et de Colm Cobb
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