En Alaska, les effets de l’assainissement des plantes sur la contamination par le pétrole
La fertilisation et l’ensemencement du gazon pourraient avoir un effet durable sur la manière dont les plantes et les microbes qui leur sont associés décomposent la pollution dans les sols contaminés par le pétrole, rapporte des experts de l’Université de l’Alaska à Fairbanks.
Les chercheurs dirigés par Mary Beth Leigh, professeure de microbiologie, ont constaté que la plantation d’herbes ou l’ajout d’engrais (ou une combinaison des deux) sur un site contaminé avait des effets « étonnamment persistants » sur les microbes associés à la végétation locale.
Dans leur étude publiée dans la revue Microbiology Spectrum, les experts indiquent qu’une attention particulière devrait être accordée à l’utilisation de plantes pour restaurer les environnements contaminés par des polluants.
Le document scientifique se base en partie sur des observations antérieures menées en 1995 par des ingénieurs de l’armée américaine dans une zone contaminée par le pétrole près de Fairbanks, en Alaska.
L’étude explique qu’à cette époque sur certaines parcelles, de l’herbe avait été plantée, tandis que de l’engrais avait été ajouté sur d’autres parcelles. « Alors que certaines parties ont reçu à la fois de l’herbe et de l’engrais, d’autres n’ont reçu aucun traitement », peut-on lire.
On apprend que le site n’a plus été surveillé après l’étude initiale de trois ans. Mais en 2011, l’équipe de l’Université de l’Alaska à Fairbanks s’est rendue à nouveau sur le site pour examiner les progrès à long terme.
La phytoremédiation
Alors que les chercheurs ont prélevé des échantillons supplémentaires pour rechercher des microbes dans chaque parcelle, ils ont constaté que les microbes variaient d’une parcelle à l’autre en fonction du mélange initial d’engrais et d’herbe, plutôt qu’en fonction des types d’espèces indigènes qui s’y étaient installées.
« On n’a pas encore déterminé exactement quels traitements de plantes et d’engrais seraient les plus efficaces dès le départ, mais c’est l’une des choses que nous testons dans le cadre d’un projet sur un autre site de surveillance à long terme », déclare Mme Leigh.
La professeure de microbiologie indique que la pollution par le pétrole brut et le diesel menace souvent les écosystèmes des zones rurales subarctiques. « La phytoremédiation pourrait être un outil important dans la boîte à outils des communautés rurales dont le sol est contaminé par le carburant diesel. »
Rappelons que la phytoremédiation est une technologie utilisant le métabolisme des plantes pour accumuler, transformer, dégrader, concentrer, stabiliser ou volatiliser des polluants (molécules organiques et inorganiques, métaux et radioéléments) contenus dans des sols ou des eaux contaminés.
Mme Leigh ajoute qu’en donnant de meilleurs conseils sur la manière d’atténuer la contamination de manière abordable, par exemple en utilisant des plantes locales et les microbes qui leur sont associés, cela pourrait renforcer les capacités des communautés autochtones de l’Alaska dans les régions reculées dont les écosystèmes sont menacés par la pollution pétrolière.