Grand Nord canadien : quel est le plan de Yellowknife en cas d’urgence?

La qualité de l’air s’est grandement détériorée à Yellowknife et dans la plupart des communautés des Territoires du Nord-Ouest au cours des dernières semaines, en raison des nombreux feux de forêt dans la région. (Liny Lamberink/Radio-Canada)
La Ville de Yellowknife n’est pas menacée pour le moment par le feu de forêt qui brûle près de Behchokǫ, mais elle a quand même dévoilé mercredi son cadre entourant une évacuation si une menace telle qu’un feu de forêt était à ses portes.

Ce cadre servira essentiellement à établir un plan d’évacuation en cas d’urgence et guider la gestion de risques. Le document donne une idée des mesures que les autorités prendraient face à une urgence, tout en permettant aux autorités d’être flexibles.

Selon la situation d’urgence, les résidents pourraient être évacués d’un quartier à un autre, rester à l’abri sur place ou être évacués à l’extérieur de la ville.

Ce document est publié au moment où un feu de près de 115 000 hectares brûle à 45 minutes au nord-ouest de Yellowknife, le long de la seule route qui relie la ville au sud du territoire et à l’Alberta. Les flammes ont d’ailleurs forcé sa fermeture à plusieurs reprises depuis une semaine.

Le feu ZF015, le long de la route 3, couvre près de 115 00 hectares et a atteint la communauté de Behchokǫ dans la nuit du 25 au 26 juillet. Les autorités ont confirmé que cinq maisons ont été brûlées, mais le bilan pourrait être plus lourd. (Simon Smith/Facebook)

Les vents ont jusqu’à présent éloigné le feu de la capitale ténoise, mais leur direction peut changer rapidement, admet le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Shane Thompson.

Quand on a affaire à des feux, toutes les communautés sont à risque. Ce serait ridicule de dire [le contraire].Shane Thompson, ministre de l’Environnement et des Changements climatiques

La Ville dit ne pas pouvoir publier un plan d’évacuation en avance, car il pourrait varier selon la situation en cours et l’ampleur de la menace.

« Il y a tellement de scénarios, tellement de variables qui en feraient partie », explique la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty.

Un cadre avec de la flexibilité

D’après le document, une évacuation tactique pourrait être déclenchée en cas d’inondations, de bâtiments en feu et de déversement de matières dangereuses.

Dans le cas de feux de forêt, ou de panne majeure d’électricité en hiver, la Ville pourrait procéder à une évacuation stratégique et déclarerait l’état d’urgence. Les personnes vulnérables, comme les personnes en situation d’itinérance et les personnes avec des problèmes de santé, seront alors évacuées vers un lieu sécuritaire en priorité.

Si la menace est un feu de forêt, la Ville pourrait activer son centre des opérations d’urgence. Le centre établira à ce moment son plan d’intervention et une alerte d’évacuation sera diffusée.

La mairesse Alty indique que dans le cas d’un feu de forêt, les populations touchées seront évacuées d’un quartier à l’autre pendant que les équipes d’urgence s’occupent de contenir la menace.

La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

« On n’est pas à risque en ce moment, donc il n’y a pas d’avions qui attendent sur le tarmac pour nous sortir de la Ville, dit-elle. Mais si nous étions menacés, c’est à ce moment que la municipalité et les gouvernements territorial et fédéral travailleront de concert pour gérer cette évacuation. »

Le document dit que la Ville pourrait demander aux résidents de rester à l’abri sur place dans des bâtiments qui « peuvent accueillir beaucoup de monde pour au moins deux jours », dit Rebecca Alty.

Ces bâtiments doivent avoir un bardage et une toiture de métal, une source d’alimentation en électricité, un système de communication, des gicleurs sur le toit et des biens de première nécessité, comme le Fieldhouse ou le centre Multiplex.

Le centre Multiplex, en mai 2023. Ce bâtiment de Yellowknife sert de centre d’évacuation pour les résidents de Behchokǫ. (Dion Griffiths)

Le porte-parole de l’organisation de gestion des urgences des T.N.-O.Jay Boast, dit que le territoire peut compter sur plusieurs ressources externes si une urgence s’étire dans le temps.

Le plan d’urgence des T.N.-O. a l’avantage d’être flexible, selon lui.

« Je sais que ça peut être frustrant de ne pas pouvoir donner de réponse spécifique, mais nous évaluerons les différents facteurs qui entrent en jeu, et les obstacles aux services, quels qu’ils soient. Il y a plusieurs façons différentes de résoudre un problème », conclut Jay Boast.

Avec les informations d’April Hudson

Radio-Canada

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