Des élèves d’Ivujivik perpétuent la tradition orale inuit dans un livre jeunesse

Sept élèves de l’École Nuvviti d’Ivujivik, au Nunavik, ont publié un livre jeunesse intitulé L’Inugagullirq et inspiré d’une légende orale bien connue dans la région.
La fierté était palpable parmi les élèves au moment de recevoir la version imprimée de leur livre, après six mois de travail.
Leur fierté était d’autant plus grande qu’il sera bientôt récompensé par un Prix de reconnaissance en lecture du gouvernement du Québec. Trois élèves iront à Montréal le 26 mai pour recevoir cette distinction.
Les jeunes de 5, 6 et 7e années ont collaboré avec l’équipe du projet Un livre à la fois, de l’Université du Québec à Montréal.
Ils ont reçu une aide à l’écriture, à l’illustration et à la mise en page de leur ouvrage, qui est disponible gratuitement sur le site Internet de l’UQAM.

Une version audio de l’histoire, avec de la musique traditionnelle et des sons d’ambiance, a aussi été enregistrée par les élèves.
Pour rejoindre un maximum d’auditoire, le livre a été écrit en inuktitut et en français.
Une histoire ancrée à Ivujivik
L’Inugagullirq relate un voyage de pêche familial et la rencontre des inugagullirq, des êtres fantastiques miniatures.
Deux aînés de la communauté sont par ailleurs venus en classe pour raconter leur souvenir de cette légende.

Le maire de la communauté, Adamie Kalingo, a lui-même entendu ce conte lorsqu’il était enfant. Il s’est réjoui de pouvoir lire sur papier cette version, qui va contribuer, selon lui, à la préservation des légendes orales inuit.
« On n’avait pas de document écrit du genre. C’était toujours raconté de vive voix », explique-t-il.
« Naturellement, j’étais très fier de ces jeunes, en sachant qu’ils viennent de cette communauté. Je veux que ce genre de projet se poursuive dans le futur », ajoute le maire d’Ivujivik.
La préservation de la culture ancestrale était aussi un facteur de motivation pour ces jeunes auteurs, selon leur enseignante Nelly Duvicq.
« Ils étaient tellement contents de raconter l’histoire. Quelqu’un de Montréal, de France, de n’importe où dans le monde va pouvoir cliquer sur le livre, le voir et l’entendre », conclut-elle.
Avec les informations de Rachel Watts