L’épopée du premier aviateur autochtone de l’Arctique en livre jeunesse

L’illustratrice Audrea Loreen-Wulf est inuvialuk et vit à Salmon Arm, près de Kamloops, en Colombie-Britannique. (Audrea Loreen-Wulf/La Presse canadienne/Penguin Random House Canada)
Un nouveau livre pour enfants à paraître cet automne retrace en anglais l’histoire du tout premier pilote commercial autochtone de l’Arctique, Fred Carmichael.

Illustré avec les peintures de l’artiste inuvialuk Audrea Loreen-Wulf, Freddie the Flyer plonge le lecteur dans un paysage arctique d’aurores boréales aux couleurs vives, de caribous et de bœufs musqués dans la toundra, tandis que le héros décolle aux commandes de son Cessna.

Il traverse le delta du Mackenzie, sauve un prospecteur bloqué par le blizzard, embarque un attelage de chiens de traîneau et recueille une femme enceinte qui accouche au moment de l’atterrissage. Toutes ces aventures sont inspirées de faits vécus par M. Carmichael.

Freddie the Flyer, dont la sortie est prévue le 24 octobre aux éditions Penguin Random House Canada, comprend aussi des mots gwich’in et inuvialuktun, ainsi que leur prononciation. Il s’adresse à un public âgé de 3 à 7 ans.

Faire décoller ses rêves

Aujourd’hui âgé de 88 ans et vivant à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, Fred Carmichael, qui a coécrit le livre avec Danielle Metcalfe-Chenail, espère que l’ouvrage encouragera les enfants à poursuivre leurs rêves.

« S’ils veulent devenir pilotes ou faire quoi que ce soit d’autre, ils doivent trouver les personnes qui les aideront à se lancer », écrit le pilote et auteur dans un courriel à CBC.

« Il y a toujours des gens comme moi qui sont prêts à aider. J’ai pu passer d’un attelage de chiens à un avion avant d’apprendre à conduire une voiture, grâce à un pilote qui a vu que j’étais intéressé », confie-t-il.

Fred Carmichael, le premier pilote commercial autochtone dans l’Arctique canadien, au lac Shell (Fred Carmichael et Miki O’Kane/Archives/La Presse canadienne)

M. Carmichael, qui est d’origine gwich’in, écossaise et irlandaise, a grandi sur un terrain de trappage à l’extérieur d’Aklavik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Il raconte avoir rêvé de voler dès l’âge de 12 ans, après avoir pu explorer un avion Stinson rouge qui s’était posé près du terrain de sa famille pour y livrer des provisions.

Adolescent, M. Carmichael regardait le pasteur pentecôtiste Don Violette travailler sur son propre avion. Ce dernier lui a permis d’en prendre les commandes lors d’un vol d’essai et l’a ensuite aidé à suivre des leçons de pilotage.

Une trajectoire remarquable

Toujours actif, Fred Carmichael a mené une brillante carrière dans l’aviation pendant des décennies dans le Nord. Il a également été pendant huit ans président du conseil des Gwich’in et président de l’Aboriginal Pipeline Group, le partenaire d’un projet de gazoduc finalement abandonné.

Le parcours de M. Carmichael a été récompensé de nombreux prix et distinctions. Il est membre de l’Ordre du Canada, a été intronisé au Temple de la renommée de l’aviation canadienne et à l’Ordre des Territoires du Nord-Ouest et a aussi reçu un doctorat honorifique de l’Université de la Saskatchewan.

De son côté, la coautrice Danielle Metcalfe-Chenail espère que les lecteurs, jeunes et adultes, seront inspirés par l’histoire de M. Carmichael.

« Ce qui m’a vraiment frappée en discutant avec Fred, c’est qu’il était – il l’est toujours – si humble et travaillant, et qu’il a nourri de grands rêves », partage-t-elle.

Il a trouvé les bons mentors et les bons professeurs au bon moment, et il a continuellement fait profiter de sa chance aux nouvelles générations.Danielle Metcalfe-Chenail, autrice

« Je suis heureux d’avoir pu, au fil des ans, apporter mon soutien et mes encouragements à d’autres », confirme l’aviateur en citant ses entreprises d’aviation qui ont permis à d’autres habitants du Nord de faire carrière dans l’industrie aéronautique. « Des pilotes, des agents de bord, des répartiteurs, des opérateurs radio, des ingénieurs et des mécaniciens », énumère-t-il.

D’après les informations d’Emily Blake, de La Presse canadienne

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