Le journaliste et présentateur vedette de Radio-Canada, Patrice Roy, s’est rendu à Kuujjuaq, où l’ancien maire Tunu Napartuk et la chanteuse Elisapie lui ont fait découvrir un monde qui lui était complètement inconnu.
Cet été, à Kuujjuaq, il a fait exceptionnellement chaud. Des records de chaleur ont été battus, et le 4 juillet, avec une température de 34,3 degrés Celsius, la communauté était l’endroit le plus chaud au pays.
Ça fait 30 ans qu’on sent qu’il y a un changement climatique, indique Tunu Napartuk, ancien maire de Kuujjuaq.
Celui qui s’apprête à négocier avec Québec et Ottawa pour la création d’un gouvernement autonome au Nunavik souligne que le réchauffement dérègle le mode de vie traditionnel et les saisons de chasse et de pêche.
Mes ancêtres se réveillaient le matin, regardaient le ciel et savaient quel genre de journée ils allaient avoir, raconte M. Napartuk. Aujourd’hui, même avec la technologie et les applications, on ne sait jamais.
Une connexion avec la terre
Le Nunavik représente le tiers de la superficie du Québec.
La chanteuse Elisapie, qui vient du village nordique de Salluit, mentionne que c’est la beauté de l’horizon et la force du vent qui la font se sentir chez elle.
Le vent, c’est notre meilleur ami, c’est lui qui a sculpté nos visages », »text »: »Le vent, c’est notre meilleur ami, c’est lui qui a sculpté nos visages »}} »>Le vent, c’est notre meilleur ami, c’est lui qui a sculpté nos visages, dit-elle avec le sourire.
Ce n’est pas nous qui gérons le territoire, c’est le territoire qui nous gère.
– Elisapie, auteure-compositrice-interprète
Lorsqu’on demande à Elisapie comment se porte sa communauté, l’auteure-compositrice-interprète répond que certaines choses bougent vite, mais que d’autres prennent du temps, comme le processus de guérison collective. On a besoin d’aide, de ressources et de temps, explique-t-elle.
Du temps pour guérir
Il y a à peine 70 ans, les Inuit, nomades depuis toujours, ont été sédentarisés de force dans des villages. Pour les forcer à rester immobiles, la police provinciale a tué des milliers de chiens de traîneaux, à la fin des années 1950.
Avant, on était en mouvement tout le temps, affirme Elisapie. Ç’a tué quelque chose, parce qu’on est des nomades. », »text »: »Avant, on était en mouvement tout le temps, affirme Elisapie. Ç’a tué quelque chose, parce qu’on est des nomades.
Ce changement de mode de vie est encore récent pour la communauté. Ça ne fait vraiment pas longtemps, mentionne Elisapie, qui ajoute que sa propre mère est née dans un igloo.
L’impact et le traumatisme de ces changements, on les sent toujours aujourd’hui.