La minière Glencore investit dans sa mine Raglan pour rester au Nunavik
Après 25 ans de production au Nunavik, la minière Glencore poursuit sa stratégie de développement pour prolonger la durée de vie de la mine Raglan au moins jusqu’en 2040, puisque la demande demeure forte pour le nickel, essentiel à la fabrication de piles.
La «mine 14» sera la prochaine mine souterraine du complexe Raglan, qui lui permettra de poursuivre sa production de nickel. Un nom en inuktitut sera d’ailleurs trouvé d’ici son ouverture officielle, prévue en janvier.
L’exploitation de ce gisement ne permettra pas une augmentation de la production, d’environ 40 000 tonnes annuellement, mais simplement un maintien des activités, alors que d’autres secteurs arrivent en fin de vie.
Des investissements totaux de 600 millions de dollars ont été nécessaires pour le développement de ce projet, qui inclut aussi l’agrandissement du «secteur 8», en activité depuis 2021.
Explorer d’abord
La demande mondiale de nickel est en croissance, propulsée notamment par l’électrification des transports et par la fabrication de piles, une croissance dont souhaite profiter la minière.
Avant d’investir pour augmenter sa production, Glencore souhaite toutefois continuer ses travaux d’exploration. Selon l’entreprise, le site de plus de 700 kilomètres carrés aurait beaucoup de potentiel, mais il n’est que peu exploré pour le moment.
«Seulement 18 % de la propriété ont été explorés à fond, avec du forage. Si on extrapole le succès qu’on a eu jusqu’à présent sur l’ensemble de la propriété, on a un fort potentiel», souligne Pierre Barrette, vice-président de la mine Raglan.
Les marchés mondiaux du nickel seraient toutefois marqués par l’augmentation des investissements par d’autres gros joueurs comme l’Indonésie, qui inonde les marchés de son nickel à bas prix.
«Notre stratégie ne change pas. On ne voit pas la disparition du nickel demain matin. Notre approche est toujours d’être prêt à toute éventualité et d’être prêt à en produire plus si on doit répondre à une demande», dit Pierre Barrette.
Des infrastructures saturées
Pierre Barrette admet que l’augmentation éventuelle de la production annuelle devra passer par une mise à niveau des infrastructures. Le complexe d’hébergement d’environ 900 chambres est maintenant saturé. À court terme, la minière compte installer des campements pour augmenter sa capacité d’accueil.
Selon le type de découverte et le potentiel de croissance, la construction d’un nouveau complexe n’est pas exclue ces prochaines années. «Même nos installations d’eaux potables et de traitement des eaux usées sont saturées. Toute augmentation de production ou d’occupation du site va exiger une augmentation de ces infrastructures», explique Pierre Barrette.
«On choisira la solution long terme selon le scénario final d’agrandissement.»
Même si la minière dit avoir déjà augmenté l’intensité de ses activités d’exploration, aucun échéancier n’a été donné pour une augmentation éventuelle de la production, en fonction des découvertes qui seront faites dans les années à venir.
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