À Pangnirtung, deux initiatives visent à améliorer le bien-être de la communauté

La pénurie d’infrastructures est un frein perpétuel à l’offre de services communautaires aux quatre coins du Nunavut. La collectivité de Pangnirtung en sait quelque chose, mais son établissement de dégrisement Saivilik et son futur centre de bien-être sont sur le point de changer le visage de la communauté.
Delia Young et Mary Etuangat tentaient depuis longtemps de trouver des solutions pour pallier le manque de services communautaires à Pangnirtung. Les deux résidentes, qui s’impliquent sur ce front à la municipalité, finalisent tout juste les dernières étapes d’un premier centre de bien-être dans la communauté.
Programmes prénataux, activités familiales, ateliers pour les jeunes : l’offre actuelle est presque inexistante, disent-elles, principalement en raison du manque d’infrastructures disponibles, dont l’absence d’un centre jeunesse. Les besoins pour ce type de services se font pourtant grands, selon elles, puisqu’ils favorisent le bien-être et la santé mentale de ses résidents.

«Les infrastructures sont limitées et vieillissantes à Pangnirtung», rapporte Mary Etuangat, qui copréside le comité municipal Suputiit sur le bien-être. «Nous n’avons aucun espace pour offrir des programmes préscolaires et les places en garderie sont limitées.»
Mary Etuangat ajoute que le manque d’espace est tel qu’il arrive régulièrement que des résidents décident d’offrir de tels programmes à leur domicile.

«Ça a pris trois ans pour trouver un bâtiment puis trouver du financement pour le rénover», ajoute la conseillère municipale Delia Young. Leur centre de bien-être, qui doit ouvrir ses portes à la fin du mois d’octobre, aura pignon sur rue dans l’ancien bâtiment de la radio communautaire.
Il offrira notamment des activités de couture et de cuisine, des programmes sur le territoire et des ateliers liés à la nutrition. Le ministère territorial de la Santé octroie une enveloppe d’environ 365 000 $ sur cinq ans pour soutenir ces activités, dont l’embauche d’un employé à temps plein.

Des initiatives complémentaires
Pour mener à bien leur projet, les instigatrices ont travaillé étroitement avec le centre de dégrisement Sailivik de Pangnirtung, qui offre depuis environ trois ans un espace sécuritaire sept jours sur sept à des personnes aux prises avec des dépendances. Chaque mois, il enregistre entre 200 et 400 visites.
En inuktitut, Sailivik fait référence à un «lieu de quiétude». «C’est un endroit où les résidents peuvent se rendre le soir lorsqu’ils souhaitent s’abstenir de consommer de l’alcool, explique la directrice générale, Courtney Cox. C’est aussi un endroit où les familles peuvent venir lorsque leur foyer n’est pas sécuritaire.»

Ensemble, les deux établissements espèrent mieux répondre aux besoins de la communauté. «Je pense que le centre de bien-être sera un espace complémentaire», indique Courtney Cox. «Il y a un tel manque d’espace dans la communauté, donc l’ouverture du centre de bien-être créera plus d’espace pour les programmes et les formations.»
Le centre de dégrisement Sailivik a d’ailleurs été approché par le futur établissement de traitement des traumatismes et des dépendances d’Iqaluit qui a promis d’élargir ses services aux communautés à l’extérieur de la capitale.

«Certains de nos employés ont pris part à des rencontres pour examiner comment nous pourrons nous soutenir l’un l’autre et comment nous souhaitons voir le centre de traitement des traumatismes et des dépendances», dit-elle.
Courtnex Cox croit que les deux initiatives communautaires de Pangnirtung sont un pas dans la bonne direction et que l’établissement de guérison d’Iqaluit sera, ultimement, «la pièce manquante du casse-tête».
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