Opération séduction en Islande pour des artistes du Nord

Des artistes et des acteurs de l’industrie musicale du Nunavut, dont le Festival des arts Alianait, sont actuellement en Islande pour participer à la vitrine musicale Arctic Waves, organisée en marge du festival de musique Iceland Airwaves. (CBC/Dustin Patar)

Une trentaine d’artistes des quatre coins du Nord circumpolaire, dont le Nunavut et le Nunavik, sont réunis cette semaine à Reykjavik, en Islande, pour participer à la nouvelle vitrine musicale Arctic Waves, destinée aux talents de l’Arctique.

Des artistes du Nord canadien, Silla et The Trade-Offs, originaires du Nunavut, ainsi que l’autrice-compositrice-interprète Elisapie Isaac, du Nunavik, participent à cet événement organisé pour la première fois afin de mettre en lumière cette scène musicale riche et diversifiée.

D’autres artistes du Nord circumpolaire sont aussi invités, notamment des groupes du Groenland et de la région samie, qui englobe le nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et du nord-ouest de la Russie.

Arctic Waves se tient en marge du festival annuel Iceland Airwaves, au cours duquel des artistes de tout genre (indie rock, électronique, folk, émergents ou de renommée internationale) convergent vers la capitale islandaise.

Jusqu’à samedi, des artistes du Nord canadien, du Groenland et de la région samie sont réunis à Reykjavik, en Islande, pour la vitrine musicale Arctic Waves, qui se tient en marge du festival de musique Iceland Airwaves. (Radio-Canada/Matisse Harvey)

D’ici samedi, les artistes du nord du 55e parallèle auront l’occasion de participer à diverses activités en présence de professionnels de l’industrie et de diffuseurs venus de partout dans le monde.

« Connexions, visibilité et performances musicales sont le mot d’ordre de l’événement », résume la gestionnaire d’Arctic Waves, Anna Rut Bjarnadóttir. « Espérons que cela ouvrira la voie à de plus grandes collaborations entre ces pays et ces artistes. »

La programmation comprend notamment des tables rondes, des ateliers sur la gestion musicale, la visite d’un studio d’enregistrement ainsi que des concerts-vitrines.

Elisapie Isaac. (Radio-Canada/Matisse Harvey)

« Plutôt que de cantonner [les artistes] de l’Arctique à l’Arctique, l’idée est en quelque sorte de présenter l’Arctique au reste du monde », dit Anna Rut Bjarnadóttir.

Rare occasion de visibilité

L’événement s’adresse principalement à des artistes dont la carrière est déjà bien établie, mais qui souhaitent élargir leur présence sur la scène musicale internationale.

La délégation canadienne est dirigée par le Festival des arts Alianait, qui se tient chaque été à Iqaluit. Ce dernier s’est chargé de proposer des artistes au comité organisateur et de les accompagner à Reykjavik pour les appuyer sur le terrain.

« C’était tellement une belle chance, nous devions la saisir », s’exclame Victoria Perron, du Festival des arts Alianait.

Victoria Perron travaille depuis 2016 pour le Festival des arts Alianait, qui se tient chaque été à Iqaluit. (Photo : Victoria Perron)

Les artistes du Nunavut sont rarement exposés à ce type de vitrine musicale, selon elle. 

Ceux qui souhaitent amorcer une carrière musicale ou la développer et se faire connaître font face à de nombreux défis dans le Grand Nord, notamment le coût énorme des transports, l’absence de studios d’enregistrement et d’établissements destinés aux arts de la scène. Il leur est difficile de gagner en visibilité à l’extérieur de leur région, et d’autant plus sur la scène internationale, dit Victoria Perron.

« Je m’attends à beaucoup de réseautage, à de nouvelles rencontres, à des tournées éventuelles en Europe et à des occasions de collaborations futures », affirme-t-elle.

Le Festival des arts Alianait a reçu un financement total d’environ 40 000 $ du Conseil des arts du Canada et de l’ambassade canadienne à Reykjavik pour couvrir les coûts du voyage.

Élargir son public

Des artistes du Groenland et de la région samie sont aussi de la partie.

La délégation samie est chapeautée par le festival de musique Riddu Riddu. Sa directrice générale, Sajje Solbakk, est persuadée que les vitrines musicales auront des retombées positives pour les artistes de sa région.

Sajje Solbakk est la directrice générale du festival de musique Riddu Riddu, qui met de l’avant le talent d’artistes samis depuis une trentaine d’années. (Ørjan Marakata Bertelsen/photo fournie par Sajje Solbakk)

« Cela leur donne la possibilité d’être approchés pour des événements dans le reste du monde, particulièrement en Europe, dit-elle. Souvent, quand des artistes autochtones participent à des festivals vitrines, ils se font attribuer de mauvais créneaux pour leurs concerts. Mais on espère qu’avec cette initiative, ils pourront obtenir la visibilité qu’ils méritent. »

Multiplier les collaborations

L’idée de créer cette vitrine découle du Conseil nordique des ministres, dont l’Islande assure cette année la présidence. Il rassemble les cinq pays nordiques autour de questions de coopération. 

L’engouement pour ce type de collaborations dans le domaine musical s’est fait sentir lors du Sommet des arts de l’Arctique de Whitehorse, en 2022, qui visait à créer de nouvelles possibilités de collaboration entre les pays du Nord.

La vitrine Arctic Waves bat son plein jusqu’à samedi à Reykjavik.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur l'Arctique canadien, visitez le site d'ICI Grand Nord.

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