La situation de l’épaulard dans l’Arctique jugée «préoccupante»

On compte actuellement 75 épaulards résidents du sud sur la côte du Pacifique, lesquels se nourrissent principalement de saumons chinooks. © Brian Gisborne (Groupe CNW/Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) juge que la situation de l’épaulard dans l’Arctique et au large de l’océan Atlantique est préoccupante. C’est une des informations qui ressort de la dernière réunion semestrielle de l’organisation chargée d’évaluer la situation de la biodiversité au pays. 

Selon le COSEPAC, la situation de l’épaulard dans l’Arctique est moins bien connue que celles qui vivent sur la côte pacifique, mais leur population «se dénombre probablement par centaines, sur une vaste aire de répartition». 

Information encourageante, le comité affirme que les observations d’épaulards par les populations inuit de l’Arctique sont plus nombreuses qu’auparavant. 

«Comme les changements climatiques exacerbent les changements environnementaux dans cette région, des recherches s’imposent sur cette population, évaluée comme étant préoccupante», peut-on lire dans le communiqué du COSEPAC.

D’autres espèces «menacées ou en voie de disparition»

Le COSEPAC affirme compter actuellement 75 épaulards résidents du sud sur la côte du Pacifique, lesquels se nourrissent principalement de saumons chinooks. 

«La baisse des effectifs de saumons chinooks pose une grave menace pour l’espèce, tout comme la pollution, l’augmentation du nombre de collisions avec les navires, le bruit sous-marin et la consanguinité.» 

Le Comité a donc évalué cette population comme étant «en voie de disparition».

John Ford, membre du COSEPAC et expert de l’épaulard, se dit préoccupé tout particulièrement en raison de la reproduction très lente de l’espèce. Il insiste sur le fait que ces baleines donnent généralement naissance à leur premier bébé à l’âge de 14 ans au plus tôt. Celles-ci ne produisent un baleineau survivant que tous les cinq ans en moyenne, dit-il. 

Même si toutes les menaces cessaient demain, le rétablissement de cette population d’épaulards prendrait du temps.

– John Ford, membre du COSEPAC et expert de l’épaulard

Bien qu’elles soient toujours en péril, d’autres populations d’épaulards sur la côte du Pacifique semblent mieux se porter. 

Si elles comptent toujours moins de 350 individus chacune, la population résidente du nord, qui se nourrit de poissons, et la population migratrice, qui se nourrit de phoques, sont en croissance. Cette dernière profite en particulier de la hausse du nombre de phoques et d’otaries. 

Les individus de la population océanique, prédateurs spécialistes des requins, continuent de se trouver en petits nombres et pourraient être particulièrement menacés par les contaminants. Les trois populations ont été évaluées comme étant «menacées».

La population d’épaulards de la côte pacifique nord-est compte moins de 350 individus. (CNW/COSEPAC)

L’épaulard revêt une importance culturelle particulière pour les peuples autochtones et porte un nom unique dans plus de 13 langues autochtones sur la côte ouest seulement. 

Larry Johnson, de la Première Nation Maa-nulth de la côte ouest, raconte : «Pour nous, les Kakaw’in sont comme les loups de la mer. Tout comme les loups assurent l’équilibre sur la terre, les épaulards assurent l’équilibre dans l’océan. Les épaulards sont des messagers, des gardiens de la mer. Ils protègent ceux qui se déplacent loin de chez eux et les ramènent lorsque le moment est venu.»

Le COSEPAC a également trouvé que la mouette blanche dans l’extrême Arctique était «en voie de disparition».

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