Le plan directeur du parc national Quttinirpaaq au Nunavut a été déposé cette semaine
Par Nassima Way
Le nouveau plan directeur du parc national Quttinirpaaq, qui a été déposé au Parlement le 12 décembre, prévoit entre autres de faire avancer « la mise en candidature en vue de demander que le parc figure dans la liste des sites du patrimoine mondial ».
«Le deuxième plan directeur du parc national Quttinirpaaq guidera la gestion du parc au cours des 10 prochaines années tout en veillant à ce que les droits des Inuit soient protégés et que les connaissances inuit (ou Qaujimajatuqangit) soient utilisées pour guider les décisions de gestion», indique le communiqué de presse de Parcs Canada.
Le parc national Quttinirpaaq est situé dans le nord de l’île d’Ellesmere au Nunavut et s’étend sur une superficie de 37 775 kilomètres carrés. C’est le deuxième parc du pays pour la superficie. Parcs Canada et les Inuit gèrent ensemble ce parc par l’intermédiaire d’un comité.
Le plan directeur, dont l’objectif est de notamment encourager les visiteurs à l’explorer tout en s’assurant que l’activité humaine ne perturbe pas les écosystèmes, s’axe autour de trois stratégies clés.
À titre de ministre responsable de Parcs Canada, j’applaudis à cet effort concerté, et j’ai le plaisir d’approuver le Plan directeur du parc national du Canada Quttinirpaaq.
– Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada.
La première stratégie clé vise entre autres à mettre en œuvre des initiatives comme des projets de recherches dirigés par les Inuit, afin d’encourager la participation de ces derniers à la gestion du parc national.
Cette participation inclut également des initiatives économiques pour favoriser l’employabilité et le développement de l’industrie touristique des communautés avoisinantes, dont Resolute.
«D’ici trois ans, au moins deux activités d’apprentissage, qui pourraient être dirigées par un membre de la collectivité, seront créées afin de transmettre le savoir et de stimuler l’intérêt des collectivités de Resolute et de Grise Fiord», indique le plan directeur.
Quttinirpaaq est un mot inuktitut qui signifie « au sommet ». Il a été nommé ainsi en raison de son emplacement, perché au sommet du monde.
– Extrait du plan directeur du parc national du Canada Quttinirpaaq, 2023
«Travailler ensemble» est la deuxième stratégie clé de ce plan. Une position jugée nécessaire en raison de la situation géographique du parc national. Situé à moins de 800 kilomètres du pôle Nord, son éloignement signifie que l’accès est un défi financier et logistique pour tous, ce qui rend essentiel de travailler ensemble à la réalisation d’objectifs communs.
Cette stratégie prévoit des collaborations et des ententes avec des professionnels de divers secteurs d’activités, notamment de l’industrie touristique et de la recherche scientifique, mais aussi avec des entités publiques, dont la Défense nationale. Des occasions pour appuyer le rétablissement des liens humains historiques avec le Groenland figurent aussi parmi les cibles de cette stratégie.
La troisième et dernière stratégie clé porte surtout sur l’échange : apprendre les uns des autres et de la terre.
«Cette stratégie souligne la possibilité qu’offre le parc national Quttinirpaaq d’en apprendre davantage sur la coexistence unique des Inuit avec la terre et la faune», précise le document.
Des phénomènes d’érosion ont été observés dans l’ensemble du parc, et l’on prévoit que la situation s’aggravera.
– Extrait du plan directeur du parc national du Canada Quttinirpaaq, 2023
Son objectif est entre autres de «faire comprendre les écosystèmes arctiques et le changement climatique dans un environnement utilisé, mais relativement inchangé, par l’activité humaine, et situé à proximité du pôle Nord». D’ailleurs, l’impact des changements climatiques continuera d’être étudié et surveillé selon le plan directeur.
En plus des stratégies clés, le plan directeur inclut un plan de zonage, notamment pour le bassin du lac Hazen/Tasiuk.
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