Wally Firth, le premier député fédéral autochtone des T.N.-O., est décédé

Wally Firth a été l’un des premiers pilotes autochtones sur des vols commerciaux aux Territoires du Nord-Ouest. (Photo : James Ross)

L’ancien député fédéral des Territoires du Nord-Ouest Wally Firth est décédé samedi matin à l’âge de 89 ans, a fait savoir sa famille. Plusieurs estiment que l’ex-politicien originaire de Fort McPherson a ouvert la voie aux droits des Autochtones et à leur autodétermination aux Territoires du Nord-Ouest.

De 1972 à 1979, Wally Firth a été député des Territoires du Nord-Ouest, qui englobaient auparavant le Nunavut, sous la bannière néo-démocrate.

Sa carrière ne s’est toutefois pas limitée à la politique. Il a été l’un des premiers gestionnaires autochtones de la Compagnie de la Baie d’Hudson aux T.N.-O., en plus de devenir l’un des premiers pilotes autochtones originaires du Nord sur des vols commerciaux. Il a aussi été animateur de radio et journaliste à CBC North.

Dans son premier discours à la Chambre des communes, peu après son élection, Wally Firth a encouragé le gouvernement fédéral à négocier des accords modernes de revendications territoriales avec les Dénés et les Inuit. Il a aussi exhorté Ottawa à ne pas poursuivre le développement du pipeline de la vallée du fleuve Mackenzie sans consulter les différents groupes autochtones.

C’est durant ces années en politique fédérale que James Ross a fait la rencontre de Wally Firth. Plusieurs années plus tard, il est devenu un membre de sa famille après avoir épousé la nièce du député, Mary.

«Wally a vraiment été un pionnier, affirme James Ross. Il était un homme très humble dont les connaissances surpassaient celles de tous ceux que je connais.»

Musique et politique

James Ross affirme que de nombreuses personnes dans la vie de Wally Firth, en particulier les jeunes, le connaissaient surtout comme aîné et comme violoneux.

L’un des souvenirs qu’il gardera en mémoire est l’une des visites que Wally Firth a faites à ses petits-neveux. Les deux jeunes étaient musiciens et Wally Firth leur a raconté des histoires sur l’histoire du violon à Fort McPherson et leur a transmis certaines mélodies.

«Il y a des histoires de lui qui racontent qu’il appelait des gens depuis son bureau de la Chambre des communes, et qu’il jouait du violon au téléphone pour que ses interlocuteurs entendent quelle musique il était en train d’apprendre», se souvient de son côté l’actuel député fédéral des Territoires du Nord-Ouest, Michael McLeod.

Wally Firth en 1974 lorsqu’il était député fédéral des Territoires du Nord-Ouest. (Photo : NWT Archives/Native communications society funds)

Michael McLeod, dont le père était un cousin de Wally Firth, se remémore ses allées et venues dans sa maison d’enfance de Fort Providence. «Il parlait de longues heures avec mon père. Les deux partageaient beaucoup. Ils parlaient de fourrure, de chasse, et surtout d’actualité. C’était toujours intéressant.»

Lorsque Michael McLeod est devenu premier ministre lui-même, Wally Firth le contactait pour discuter d’enjeux dont il avait entendu parler ou pour prendre des nouvelles de leur famille ou d’amis.

«Wally pouvait s’exprimer sur n’importe quel sujet. Il était très humble et c’était vraiment facile de lui parler. Il avait une bonne écoute, peut-être grâce à ses années en politique, mais il était aussi une personne qui en connaissait tellement sur le Nord et sur l’histoire.»

Droits des Autochtones

Venant d’une petite communauté, Wally Firth a passé beaucoup de temps à lutter contre la pauvreté dans les communautés des Territoires du Nord-Ouest et les injustices que les peuples autochtones ont subies au fil des décennies.

Le plus important legs de Wally Firth reste son combat pour les droits des peuples autochtones, affirme James Ross.

«Aujourd’hui, en tant qu’Autochtones, nous avons des droits, nous avons des règlements de revendications territoriales. Lorsque Wally a commencé en 1962 et est devenu député fédéral en 1972, aucun d’entre eux n’existait.»

«Nos enfants et nos petits-enfants vivent une vie qui comprend au moins une reconnaissance des Autochtones, grâce à nos premiers artisans comme Wally.»

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