Le journal de Whitehorse ferme ses portes, après 124 ans d’existence
Les propriétaires du Whitehorse Star ont annoncé, dans une lettre publiée dans l’édition de vendredi, que la dernière parution du journal aura lieu au mois de mai.
En janvier, Michelle Pierce, copropriétaire, et l’ancien reporter Max Fraser avaient lancé une nouvelle stratégie dans le but de le sauver.
C’est avec le cœur lourd que nous annonçons aujourd’hui la fermeture imminente du Whitehorse Star, une source fiable de nouvelles et d’informations dans notre communauté depuis 124 ans.
– Extrait de la lettre des propriétaires
Cependant, les propriétaires ont pris la décision de le fermer, car ils n’ont pas pu finaliser sa vente à un petit groupe d’habitants. L’entreprise connaît depuis des années des difficultés financières.
«De plus en plus de clients mettent leur publicité dans les médias sociaux et continuent de le faire», écrivent les propriétaires dans la lettre. «Il est devenu quasiment impossible de rivaliser avec cette tendance.»
De nombreux employés y travaillent depuis des décennies. «Nous sommes très reconnaissants de leur loyauté», poursuit la lettre.
«Nous exprimons notre profonde gratitude à nos fidèles lecteurs, annonceurs et partenaires communautaires qui nous ont soutenus au fil des générations.»
Massey Padgham, un des employés qui y travaillaient durant les années 1980, fait remarquer qu’à cette époque la presse écrite était à son apogée.
«Même lorsque j’y travaillais, le nombre de journaux indépendants au Canada se comptait sur les doigts d’une main. Aujourd’hui, le Whitehorse Star est peut-être le seul qui reste», indique-t-il.
Le Whitehorse Star publie 40 pages de nouvelles locales et internationales, trois fois par semaine, en plus de ses publications numériques. Il est imprimé depuis 1900.
Audrey McLaughlin, ancienne députée fédérale du Yukon entre 1987 et 1997, et ancienne chef du Nouveau Parti démocratique du Canada durant une partie de son mandat, trouve la fermeture du journal «stupéfiante».
«C’est un jour très triste pour le Yukon», dit-elle. «Ne plus avoir de couvertures locales, d’éclairage local sur les questions politiques, culturelles est une énorme perte.»
Le journal a été plusieurs fois critiqué, mais vendredi il a reçu de nombreux hommages empreints de nostalgie.
Selon Eva Holland, une rédactrice indépendante basée à Whitehorse, l’annonce de la fermeture est démoralisante pour de nombreux professionnels des médias.
«Quand on y réfléchit, ce n’est pas surprenant, compte tenu de l’économie et des défis que rencontre le journal lui-même, mais c’est quand même un choc. Le Whitehorse Star est tellement emblématique.»
Sa dernière parution aura lieu le 17 mai.
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