Les Territoires du Nord-Ouest mettent à jour leur plan d’urgence

Les rues de Fort Simpson inondées le 8 mai 2021, avant l’évacuation de la communauté. Cet événement, tout comme les inondations de 2022 à Hay River et les feux de forêt de 2023, ont été pris en compte dans la préparation de la mise à jour du plan d’urgence des T.N.-O. (Photo : Val Nahanni)

La réponse aux différentes situations d’urgence des trois dernières années aux Territoires du Nord-Ouest, comme les inondations et les feux de forêt, a été prise en compte dans la préparation de la dernière mouture du plan d’urgence du territoire, publié lundi.

Le plan d’urgence des T.N.-O. définit de quelle façon les organisations de gestion des urgences régionales et territoriales travaillent ensemble pour appuyer les autorités locales, quand celles-ci font face à une urgence, sont débordées et demandent de l’aide.

En effet, la majorité des urgences sont gérées sur le plan local, comme l’expliquait la directrice de la sécurité publique du gouvernement, Emily King.

«Le plan d’urgence des T.N.-O. est activé lorsque les ressources des autorités locales sont épuisées et qu’une assistance est demandée», a-t-elle dit lors de la séance d’information technique.

Toutefois, les événements récents, comme les inondations de 2021 et de 2022 dans le Dehcho et le Slave Sud, et la saison historique de feux de forêt de 2023, ont poussé les autorités locales à solliciter l’aide du territoire à plus d’une reprise.

La mise à jour du plan d’urgence, lancé en 2022, puis mis sur pause en 2023 en raison des feux de forêt, prend en considération les leçons tirées des dernières années. Les communautés et le Conseil des dirigeants, qui regroupe les dirigeants autochtones des T.N.-O., ont pu voir le document et le commenter.

Emily King, directrice de la sécurité publique du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, lors de la séance d’information technique le 22 avril 2024. (Radio-Canada/Julie Plourde)

«Nous voulions nous assurer que tous nos partenaires en gestion des urgences comprennent leur rôle et leurs responsabilités, et qu’ils sont prêts à répondre à de futurs événements au besoin», a ajouté Emily King.

Remboursements admissibles
L’une des clarifications apportées dans le document, qui avait été demandée par les administrations communautaires, concerne les lignes directrices en cas d’évacuation.

En 2023, des centaines de résidents des communautés de Behchokǫ̀, de Hay River et de la Première Nation K’atl’odeeche, pour n’en nommer que quelques-unes, ont été évacués vers Yellowknife.

Des évacués de Behchokǫ̀ arrivent au centre Multiplex, à Yellowknife, le 24 juillet 2023, après avoir été évacués en raison des feux de forêt. (Radio-Canada/Liny Lamberick)

Ces évacuations ont engendré des coûts pour les communautés.

«Les gouvernements communautaires nous ont fait part de la nécessité de préciser les types de dépenses admissibles à un remboursement si la Politique sur l’aide en cas de sinistre est activée en cas d’urgence», a expliqué Mme King.

Les coûts admissibles sont les salaires des employés surnuméraires, les heures supplémentaires payées aux employés permanents, les coûts de transport vers un centre d’évacuation, les frais liés aux repas, la sécurité et le ménage des centres d’évacuation, ainsi que les frais d’hébergement.

Par ailleurs, le gouvernement territorial a modifié sa politique pour rembourser les frais d’utilisation d’hébergement privés, comme des hôtels, lorsqu’un lieu d’hébergement comportant des lits pliants ne convient pas à certains évacués.

Les activités récréatives, les chèques-cadeaux, les articles non essentiels comme des appareils électroniques et les salaires des employés permanents ne sont pas admissibles à un remboursement.

En ce qui concerne les dépenses effectuées par des individus, le gouvernement n’a pas encore statué sur ce qu’il offrirait en cas d’évacuations futures.

En 2023, plusieurs habitants n’ont pas pu obtenir d’aide financière pour couvrir les dépenses liées aux évacuations.

Le gouvernement dit que, en mars dernier, il a consulté la population sur cette question et que l’analyse des résultats est en cours. «Nous sommes désireux de mettre en œuvre des programmes qui répondent efficacement aux besoins des habitants dans les situations d’urgence», a affirmé Todd Sasaki, gestionnaire des communications au ministère des Finances.

Communications avec le public

Le gouvernement mise aussi sur un protocole de communications renouvelé pour faire face aux futures urgences.

Ce protocole, annexé au plan d’urgence des T.N.-O., décrit les rôles, les responsabilités et les stratégies pour communiquer avec le public, les communautés et les gouvernements autochtones en cas d’urgence.

«L’importance de la communication a vraiment été soulignée», dit la sous-ministre adjointe du ministère des Affaires municipales et communautaires, Sonya Saunders, en faisant référence à la rétroaction fournie après les feux de 2023.

Les résidents de Hay River, lors de l’évacuation en août 2023. L’analyse de la réponse du gouvernement territorial lors des évacuations de 2023 est en cours. « Nous nous attendons à ce que d’autres recommandations en découlent », indique Emily King. (Radio-Canada/Carla Ulrich)

«Espérons que le protocole de communication qui a été ajouté au plan d’urgence contribuera de manière générale à la communication dans tous les domaines», dit-elle.

Si une organisation des gestions d’urgence régionale ou territoriale est mobilisée, une équipe de six spécialistes en communication feront partie du comité mixte de l’information, comprenant un agent à l’information adjoint responsable de fournir des services de traduction en français en tout temps pendant toute la mobilisation.

Le gouvernement territorial continuera aussi d’utiliser le système national d’alertes au public.

Responsabilités personnelles

La gestion des urgences aux T.N.-O. s’appuie aussi sur la responsabilisation de toutes les parties, y compris « la prévention, la préparation, la réponse et le rétablissement, a expliqué Émily King.

Elle a précisé que cela s’applique aussi aux individus.

Les gens sont responsables de la protection de leur propriété. Ils doivent avoir une assurance, tout comme les locataires», a-t-elle ajouté.

La directrice de la sécurité publique a répété ce message à quelques reprises devant les médias.

Le gouvernement compte publier les grandes lignes du plan d’urgence au cours des prochains jours.

Un concours pour encourager le public à préparer une trousse d’urgence sera lancé prochainement. Les personnes qui soumettent une photo de leur trousse pourront remporter un filtre à air portatif pour leur maison, signe que la saison des feux de forêt attendue au territoire laisse présager un autre été de fumée.

À lire aussi :

Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *